Le Maroc a solidement ancré ses alliances en Afrique en soutenant les mouvements de libération nationale, ce qui a facilité sa position sur le continent. Comme le souligne une étude récente, ce choix stratégique permet au pays de jouer un rôle central dans la redéfinition de ses relations internationales, notamment en ce qui concerne le délicat dossier du Sahara.
Dans un monde où les États doivent naviguer à travers une multitude de crises et de défis, ils doivent adopter des positions mûrement réfléchies, influencées à la fois par des facteurs internes et externes. Les facteurs internes comprennent la structure politique, la solidité économique et financière, ainsi que la capacité militaire d’un pays. Ces éléments jouent un rôle clé dans la formulation de sa politique étrangère.
D’autre part, les facteurs externes incluent la nature spécifique des conflits, les relations avec les parties concernées, et le contexte géopolitique global. Ces influences obligent les États à s’adapter et à ajuster leur position en fonction des dynamiques internationales et des alliances émergentes.
Le conflit du Sahara a été un véritable test pour ces paramètres stratégiques. Le Maroc a tenté de réorganiser ses relations internationales, tant sur le plan global qu’avec d’autres pays africains, en fonction de leur position face à cette question. Ce conflit, qui a débuté dans les années 1970, a coïncidé avec une période de changements majeurs, notamment l’avènement de discours libérateurs et d’une aspiration à l’autodétermination dans de nombreux pays africains et asiatiques.
Ainsi, beaucoup ont perçu cette situation comme une lutte entre un État expansionniste occidental et un peuple en quête d’indépendance, influençant les positions d’un grand nombre de pays sur ce conflit. Le soutien initial du Front Polisario, largement basé sur le soutien des régimes algérien et libyen, a toutefois montré ses limites. Au début des années 1990, des changements ont abouti à une révision des positions de nombreux États africains, entraînant une diminution de leur soutien au Polisario. Cela a offert au Maroc l’opportunité de renforcer ses relations avec les pays africains et de les encourager à revoir leur position sur cette question.
En analysant l’évolution des relations entre le Maroc et l’Afrique, il est évident que le pays a clairement affirmé son engagement envers le continent depuis l’indépendance. Le Maroc a soutenu les mouvements de libération nationale à travers l’Afrique, tout en tenant compte de la question de l’intégrité territoriale qui a toujours été une priorité dans sa politique étrangère.
Après l’indépendance, le Maroc a opté pour le renforcement de ses alliances avec des États africains progressistes, ce qui a suscité des interrogations sur son orientation. En effet, en tant que nation modérée, il aurait pu être plus naturellement aligné avec les pays conservateurs. Cependant, le choix d’un alignment avec les nations progressistes, qui s’opposaient aux puissances coloniales et militaient pour leur indépendance, a conduit le Maroc à adopter une posture révolutionnaire, manifestée par plusieurs initiatives politiques et militaires.
Le Royaume a même été impliqué militairement à la demande de leaders africains dans des situations critiques, comme dans le cas de l’intervention au Congo. De plus, le Maroc fut un acteur clé dans la fondation du Groupe de Casablanca, un cadre destiné aux États africains progressistes visant à favoriser la coopération et l’unité.
Le retrait du Maroc de l’Organisation de l’Union africaine en 1984 a constitué un tournant dans ses relations avec le continent. Ce changement a permis au Royaume de redéfinir ses politiques africaines, suscitant une réévaluation des positions de plusieurs pays sur la question du Sahara. Cette évolution a souvent conduit à des décisions favorables à l’intégrité territoriale du Maroc.
