samedi, avril 19, 2025

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Analyse des Propositions de l’ADFM : Vers une Vision Rétrograde de l’Évolution Sociale ?


Réforme du Code de la famille : Les préoccupations de l’ADFM

L’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) a récemment formulé ses critiques sur les propositions de réforme du Code de la famille. Cette association, qui se positionne comme une fervente défenseuse des droits des femmes au Maroc, a souligné que les propositions soumises à la révision soulèvent de nombreuses interrogations tant sur leur contenu que sur leur portée.

Un climat de confusion autour des révisions

L’ADFM note que le débat sur la réforme du code de la famille est marquée par un affrontement persistant entre conservatisme et modernité. Selon elle, les 17 propositions de révision résultent principalement des acceptations et refus des oulémas, ce qui a abouti à un projet dont les intentions sont floues et difficilement lisibles. Même si cette réforme est censée apporter un renouveau aux sphères sociale et économique, elle ne répond pas aux attentes des acteurs associatifs qui militent pour l’égalité des droits.

Cette situation reflète un manque de clarté politique sur une question cruciale pour le statut des femmes et des filles au sein de la famille et de la société. L’association déplore ainsi une absence de vision globale face aux enjeux liés à l’émancipation.

La montée des revendications féminines

En outre, l’ADFM plaide que les revendications des femmes, bien qu’elles soient de plus en plus pressantes, sont souvent négligées. L’association critique particulièrement l’écart entre les demandes du mouvement des droits des femmes et les solutions proposées par le Conseil supérieur des oulémas, qui se limitent souvent à des alternatives déjà présentes dans le cadre légal actuel.

Cette passivité face à des demandes fondamentales, comme la garantie de l’égalité en droits ou l’abrogation de certains privilèges hérités de pratiques patriarcales, est perçue comme une occasion manquée pour la réforme de vraiment faire progresser les droits des femmes. L’ADFM évoque des pratiques telles que la donation, souvent insuffisantes pour offrir une réelle justice familiale.

Des avancées contestées

Le chantier de la réforme, impulsé par le Roi Mohammed VI, est perçu par certains comme une opportunité pour les femmes de s’exprimer sur des problèmes sociétaux cruciaux. Cependant, des solutions comme l’établissement de contrats de donation par des parents pour équilibrer les parts d’héritage entre filles et fils ne sauraient suffire. De même, les propositions concernant la polygamie, soumise à l’appréciation du juge, soulèvent des interrogations quant à la capacité de ce dernier à juger des situations personnelles complexes.

Un autre point de controverse important est le rejet de l’utilisation de l’ADN comme preuve de paternité, qui semble aller à l’encontre des principes constitutionnels et des droits des enfants.

Un appel à l’urgence d’une réforme significative

Alors que l’ADFM s’apprête à célébrer ses 40 ans de lutte pour les droits des femmes, elle insiste sur la nécessité d’un changement radical des mentalités et des pratiques. L’association considère que la révision actuelle, perçue comme un compromis conservateur, ne permet pas aux Marocains, notamment les jeunes générations, de se projeter vers un avenir meilleur.

Pour que cette révision réponde aux espoirs suscités par celle de 2004, l’ADFM exhorte à répondre de manière innovante aux problématiques contemporaines liées à la famille marocaine, en phase avec les enjeux de notre époque.

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