mercredi, avril 30, 2025

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Tebboune prend ses distances avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris et refuse de lui parler au téléphone

Tebboune rompt les liens avec Chems-Eddine Hafiz en pleine crise diplomatique avec la France

Dans un contexte de crise diplomatique et politique de plus en plus tendu entre l’Algérie et la France, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé de couper brutalement les ponts avec Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, une figure qu’il considérait jusque-là comme un interlocuteur privilégié et un relais fidèle des intérêts algériens en France. Cette rupture intervient après des informations cruciales parvenues aux services de renseignement algériens, concernant l’ouverture d’une enquête de haut niveau menée par les autorités françaises sur les liens entre la Grande Mosquée de Paris et l’État algérien.

Une décision radicale motivée par une enquête sensible

D’après nos confrères Maghreb Intelligence , la décision de Tebboune de prendre ses distances avec Hafiz fait suite à des révélations inquiétantes concernant les relations entre la Grande Mosquée de Paris et les autorités algériennes. En effet, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur le financement et les liens diplomatiques de cette institution religieuse. L’objectif de Retailleau est de déstabiliser les réseaux d’influence algériens sur le territoire français et de réduire l’emprise de l’Algérie sur des institutions clés telles que la Grande Mosquée de Paris.

L’enquête, qui suscite déjà des inquiétudes parmi les responsables algériens, a pour but de réaliser un audit complet des finances de la mosquée ainsi que de ses relations avec le gouvernement algérien. Retailleau a explicitement indiqué que son intention est de dissocier la Grande Mosquée de Paris de l’influence algérienne, afin de renforcer une organisation plus indépendante et ouverte à une représentation maghrébine plus large. Cette démarche, marquée par un désir de souveraineté française sur les institutions religieuses, vise à contrecarrer ce qu’il perçoit comme une ingérence du pouvoir algérien dans les affaires françaises.

La panique de Chems-Eddine Hafiz

Face à cette situation de plus en plus critique, Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, semble pris de panique. Il a tenté de réagir en sollicitant une intervention directe d’Abdelmadjid Tebboune, espérant que le président algérien interviendrait auprès de l’Élysée, notamment en contactant le président français Emmanuel Macron pour tempérer les tensions. Cependant, au lieu de répondre favorablement à cette demande urgente, le président Tebboune a choisi de couper tout lien avec Hafiz, une décision qui pourrait marquer un tournant dans les relations entre l’Algérie et la France, mais aussi dans la gestion des affaires religieuses en Europe.

Tebboune, en choisissant de ne pas intervenir en faveur du recteur de la Grande Mosquée, semble adopter une approche plus pragmatique. Il évite ainsi de s’enliser dans une crise diplomatique supplémentaire avec la France, alors que les relations entre les deux pays sont déjà en proie à de multiples tensions, notamment autour de la question de la mémoire coloniale et des enjeux migratoires. Cette rupture avec Hafiz pourrait également refléter une volonté de l’Algérie de se distancer de certaines pratiques de lobbying ou d’ingérence, et d’assumer une posture plus indépendante sur la scène internationale.

La stratégie française : couper l’influence algérienne

Du côté français, la position de Bruno Retailleau semble claire : couper l’influence du pouvoir algérien sur les institutions musulmanes en France, et particulièrement sur la Grande Mosquée de Paris. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large visant à éradiquer toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires internes françaises, et à favoriser une autonomie plus grande des communautés musulmanes. En prenant de telles mesures, le gouvernement français entend affirmer sa souveraineté et son contrôle sur les structures religieuses, notamment en matière de financement et d’organisation interne.

L’audit demandé par Retailleau est donc bien plus qu’une simple formalité administrative. Il s’agit d’une manœuvre stratégique visant à démanteler un réseau d’influence que Paris juge néfaste pour son autonomie. Si l’enquête met au jour des liens trop étroits entre la Grande Mosquée de Paris et le pouvoir algérien, cela pourrait entraîner des conséquences importantes, tant sur le plan diplomatique qu’institutionnel. Cette situation souligne l’ambivalence de la relation franco-algérienne, un mariage de raison où les intérêts géopolitiques se heurtent souvent aux réalités internes de chaque pays.

Vers une nouvelle configuration pour la Grande Mosquée de Paris ?

La décision de Tebboune de se distancer de Chems-Eddine Hafiz pourrait également avoir des répercussions sur l’avenir de la Grande Mosquée de Paris. Sous la pression des autorités françaises, la mosquée pourrait être amenée à se réorganiser pour se conformer à une nouvelle vision de l’islam en France, éloignée de l’influence d’Alger et plus en phase avec une conception locale et indépendante de la gestion religieuse.

Ce processus pourrait conduire à la mise en place d’une nouvelle structure de gouvernance, marquée par une pluralité d’acteurs maghrébins, loin de la domination algérienne. Une telle réorganisation pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la mosquée et dans la gestion des affaires religieuses en France, avec des conséquences à long terme sur la relation entre les deux pays.

Une rupture stratégique

La rupture entre Abdelmadjid Tebboune et Chems-Eddine Hafiz, dans le cadre d’une crise diplomatique complexe, marque un tournant significatif dans les relations franco-algériennes. En choisissant de se distancer de son ancien interlocuteur, le président algérien semble vouloir éviter de s’embourber dans une nouvelle confrontation avec la France. Dans le même temps, l’action de Bruno Retailleau vise à réduire l’influence algérienne en France, soulignant les tensions de plus en plus vives sur la question de l’islam et de la gestion des mosquées en Europe. Le temps nous dira si cette décision entraînera un changement profond dans la dynamique entre les deux pays ou s’il ne s’agira que d’un épisode isolé dans une relation déjà marquée par de nombreuses turbulences.

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