vendredi, avril 18, 2025

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Mitsubishi s’effondre en Bourse, incertitudes sur l’alliance Honda-Nissan


Des incertitudes autour de la fusion automobile

Les marchés financiers ont réagi vivement aux nouvelles concernant Mitsubishi Motors, dont l’action a chuté de près de 7% lors d’une séance boursière tumultueuse à Tokyo. Cette situation a été catalysée par des rapports de presse évoquant des doutes quant à l’implication de Mitsubishi dans un projet de fusion entre Honda et Nissan. Ces deux géants japonais de l’automobile ont entamé des discussions en décembre dernier, visant à fusionner leurs activités dans une structure de holding qui pourrait les transformer en troisième constructeur automobile mondial, avec une perspective de lancement en 2026.

L’objectif principal de cette fusion est de créer une synergie permettant aux deux entreprises de mieux se positionner sur le marché de l’électrique, un secteur de plus en plus dominé par des acteurs comme Tesla et les fabricants chinois, notamment BYD. Mitsubishi Motors, qui est détenu à 24,5% par Nissan, devait prendre une décision d’ici la fin janvier concernant son éventuelle participation à cette alliance. Cela aurait permis aux marques de mutualiser leurs capacités de production.

Mitsubishi mise sur l’Asie du Sud-Est

Cependant, le quotidien Yomiuri a rapporté que Mitsubishi pourrait finalement choisir de ne pas s’associer à cette fusion. La société semble privilégier sa croissance sur le marché asiatique, où elle voit des possibilités d’expansion. Compte tenu de sa capitalisation boursière nettement inférieure à celle de ses compatriotes, Mitsubishi redoute que son intégration dans la nouvelle entité pourrait compromettre son indépendance et sa stratégie sur les marchés émergents.

Cette nouvelle a immédiatement provoqué une réaction négative sur le marché. L’action Mitsubishi Motors a connu une chute initiale de 8,7% avant de terminer la journée avec une baisse de 6,88%, se stabilisant à 447,90 yens. Pour sa part, Mitsubishi a tenu à clarifier sa position, déclarant qu’aucune décision finale n’avait été prise et qu’elle était actuellement en train d’évaluer différentes options. Par ailleurs, des reports suggèrent que Mitsubishi pourrait explorer des moyens de renforcer ses collaborations avec Nissan et Honda, plutôt que de s’impliquer directement dans la fusion.

Un marché en pleine mutation

Les entreprises japonaises ont longtemps misé sur les moteur hybrides, hésitant à se lancer pleinement dans l’électrique. Pendant ce temps, la Chine a su capter l’élan du marché et a dépassé le Japon en tant que premier exportateur de véhicules en 2023. Conscientes des défis, Nissan et Honda avaient annoncé en mars un partenariat stratégique axé sur le développement de logiciels et d’équipements pour véhicules électriques, une initiative qui a été rejointe par Mitsubishi en août.

Dans un contexte de mutation automobile mondiale, Honda et Nissan, essaimés respectivement aux deuxième et troisième positions des constructeurs japonais après Toyota, ambitionnent de finaliser un partenariat d’ici juin 2025. Avec l’intégration potentielle de Mitsubishi, ces trois entités pourraient se placer sur la scène mondiale comme un acteur incontournable, avec près de huit millions d’unités vendues l’année précédente, les placant juste derrière les géants Toyota et Volkswagen.

Les enjeux économiques en jeu

La dynamique du marché automobile est en constante évolution, et les décisions que prendront Mitsubishi, Nissan et Honda auront des répercussions non seulement sur leurs positions respectives mais également sur l’industrie automobile mondiale. L’incertitude entourant la fusion et les réticences de Mitsubishi à rejoindre le consortium pourraient également ouvrir la voie à d’autres collaborations ou à la préservation de l’indépendance de chacun des acteurs.

Au fur et à mesure que le secteur évolue vers une plus grande électrification, la capacité d’adaptation des constructeurs japonais à ces nouvelles attentes des consommateurs sera cruciale. Face à la concurrence croissante des constructeurs étrangers, notamment chinois, l’insistance sur l’innovation et la synergie entre constructeurs pourrait déterminer le succès ou l’échec de ces géants de l’automobile dans les années à venir.

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