dimanche, avril 20, 2025

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LVMH : quel est le montant de ses impôts sur les sociétés en France ?


Bernard Arnault et les résultats financiers de LVMH

De retour d’un voyage aux États-Unis, où il a assisté à l’investiture de Donald Trump, Bernard Arnault a présenté le 28 janvier les résultats financiers du groupe LVMH. Malgré une diminution de 17 % par rapport à l’année précédente, le géant du luxe a annoncé un résultat net de 12,5 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires frôlant les 85 milliards d’euros.

Les critiques de Bernard Arnault sur la fiscalité française

Lors de cette présentation, le président-directeur général de LVMH n’a pas hésité à pointer du doigt les politiques fiscales du gouvernement français. Il a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme une surcharge fiscale : « Dans notre pays, la discussion tourne souvent autour de l’augmentation des impôts, notamment sur les entreprises performantes. Ensuite, on s’étonne des effets négatifs que cela engendre, y compris les délocalisations ». Bernard Arnault a fait allusion à la proposition d’une hausse d’impôt sur les sociétés pour les très grandes entreprises, actuellement à l’étude, qu’il a qualifiée de "taxe sur le made in France".

Il a partagé son impression après avoir ressenti un « vent d’optimisme » aux États-Unis, contrastant avec la perspective d’une augmentation de 40 % des impôts sur les sociétés en France. Ce constat a été perçu comme une critique acerbe de la politique fiscale du pays.

Réactions face aux déclarations d’Arnault

Les déclarations de Bernard Arnault n’ont pas manqué de susciter des réactions au sein de la classe politique, particulièrement sur la gauche. Plusieurs responsables ont interprété ses propos comme des menaces déguisées de délocalisation. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, n’a pas tardé à réagir en ligne, qualifiant le "patriotisme" d’Arnault de "patriotisme en carton", soulignant qu’il s’agit avant tout d’une stratégie pour payer moins d’impôts en France tout en menaçant de transférer des activités aux États-Unis.

La communication officielle de LVMH

Face aux critiques qui ont suivi, LVMH a publié, fin janvier, un communiqué dans lequel Bernard Arnault réfute toutes intentions de délocalisation. Il a réaffirmé l’engagement du groupe en France, affirmant que « LVMH est fier d’employer directement et indirectement près de 200 000 collaborateurs en France, et demeure le principal recruteur privé du pays chaque année ».

Contribution fiscale de LVMH

Les interrogations autour de la contribution fiscale du groupe ont également été mises en avant. Contacté par un média d’information, LVMH a indiqué qu’il s’attend à verser 5,79 milliards d’euros d’impôts sur les sociétés à l’échelle mondiale pour l’exercice 2024, dont 40 % seraient payés en France. Cela représente environ 2,3 milliards d’euros pour le pays, ce qui correspond à un taux effectif d’imposition de 30 %.

Performance financière en France

LVMH a aussi précisé que, malgré le fait que seulement 8 % de ses chiffres d’affaires proviennent directement de la France, le groupe y paie une proportion significative de ses impôts. En effet, cela illustre la concentration des résultats en France, reflet de la valeur ajoutée créée par ses marques, son savoir-faire, ainsi que ses vignobles. De plus, le groupe a affirmé qu’il avait choisi de renforcer sa présence en France, en y implantant ses bénéfices opérationnels et ses sites de production.

Avec un effectif mondial atteint de 215 000 personnes, LVMH dispose de près de 40 000 collaborateurs en France, une donnée essentielle dans le cadre de son engagement envers le pays.

Un avenir incertain pour le luxe en France

Face à ces enjeux économiques et fiscaux, l’avenir du secteur du luxe en France pourrait être affecté par les décisions politiques à venir. Les positions des leaders de l’industrie, comme Bernard Arnault, risquent d’influencer significativement le débat autour des politiques fiscales et des choix de localisation des grandes entreprises. Dans un monde interconnecté, où la concurrence est féroce, la capacité de la France à attirer et à conserver des entreprises de cette envergure sera cruciale pour sa croissance économique future.

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