Mobilisation des retraités face à la crise
Malgré des conditions météorologiques difficiles, le Réseau Marocain des Organismes de Retraités (RéMOR) a organisé un rassemblement devant le Parlement de Rabat le 2 février 2025. Cette mobilisation visait à attirer l’attention sur la nécessité pressante d’une augmentation des pensions de retraite, dans un contexte où le pouvoir d’achat continue de se dégrader.
Les revendications des retraités
Les participants à ce sit-in, issus de différentes organisations, ont fait part de leurs préoccupations face à l’augmentation incessante du coût de la vie. Ils ont demandé des mesures concrètes visant à améliorer leurs conditions de vie, ainsi que les services sociaux et sanitaires qui leur sont destinés. Les manifestants brandissaient des pancartes et exprimaient des slogans rappelant que le respect des droits des retraités dépend de l’application de tous les accords signés par les gouvernements précédents, notamment l’accord du 26 avril 2011.
Bien que le gouvernement ait récemment mis en place une exonération fiscale pour certaines pensions, les retraités estiment que cette mesure ne traite pas adéquatement leurs véritables besoins. Ils demandent avec insistance une hausse significative de leurs pensions afin de faire face à la hausse des prix et de l’inflation qui impactent leur quotidien.
Des demandes spécifiques pour améliorer la situation
Hassan Momouch, président de l’Union des retraités de l’éducation au Maroc et membre fondateur de RéMOR, a souligné que le réseau réclame une augmentation uniforme de 2.000 dirhams pour toutes les pensions de retraite. Ce montant a été exprimé dans un dossier de revendications présenté au gouvernement il y a quelques mois, mais reste sans réponse satisfaisante jusqu’à présent.
Mustapha El Bouihi, coordinateur de la Fédération des retraités au Maroc, a ajouté que cette manifestation n’est qu’une étape d’une large stratégie de mobilisation. Il a insisté sur le fait que cette action s’inscrit dans un programme de lutte plus vaste pour défendre les droits des retraités.
Un constat alarmant sur les retraites
Les retraités marocains voient leurs pensions stagnées depuis près de trente ans, un phénomène qui suscite une vive indignation. El Bouihi a critiqué le gouvernement pour son indifférence face aux défis croissants auxquels font face les retraités. Il a décrit la situation économique des retraités comme "misérable", aggravée par des dispositifs fiscaux inappropriés, qui, selon lui, profitent uniquement à une minorité. L’augmentation des frais de santé et des coûts médicaux a également contribué à la précarité de ce groupe déjà vulnérable.
Une voix unie pour le changement
L’indignation ressentie parmi les manifestants était palpable, et beaucoup ont souligné un sentiment de marginalisation face à une aide jugée insuffisante. Des retraités provenant de régions éloignées ont fait le déplacement pour soutenir cette cause collective, illustrant l’ampleur de la désillusion au sein de cette communauté à travers le pays.
El Bouihi a dénoncé le fait que l’exonération fiscale récemment mise en place n’est accessible qu’à une infime partie des retraités, excluant ainsi 98% d’entre eux. Ce manque d’adéquation entre les mesures gouvernementales et les besoins réels des retraités est une source d’exaspération pour de nombreux participants.
Perspectives pour l’avenir
Les mobilisations des retraités comme celle de ce weekend peuvent être vues comme un élément crucial d’une lutte plus large pour la reconnaissance de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de vie. Les demandes formulées illustrent la nécessité d’une attention accrue de la part des décideurs politiques. Les retraités continuent de réclamer des solutions durables face à une situation qui ne cesse de se dégrader. Leurs voix, assemblées dans la rue, portent un message fort : elles ne souhaitent pas seulement être entendues, mais aussi et surtout reconnues dans leurs droits en tant que membres à part entière de la société.