État de l’activité économique en France
Selon la dernière analyse de la Banque de France, l’économie française semble connaître une légère amélioration, même si celle-ci figure dans un contexte de fluctuations mensuelles. Le chef économiste de l’institution, Olivier Garnier, a souligné que cette tendance est confirmée par l’enquête mensuelle de conjoncture.
La Banque de France projette une augmentation modeste de l’activité économique pour le premier trimestre de l’année, avec une prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) entre 0,1 % et 0,2 %. Cette croissance serait principalement alimentée par le secteur des services, dans un climat marqué par des incertitudes tant budgétaires que commerciales. Pour référence, le quatrième trimestre de l’année précédente a enregistré une contraction de 0,1 % du PIB, en partie en raison d’un effet de rattrapage des événements olympiques qui avaient précédemment stimulé l’économie.
Séquence de croissance variable
Les données recueillies entre le 29 janvier et le 5 février montrent que les quelque 8500 entreprises interrogées ont signalé une hausse d’activité dans divers secteurs, y compris l’industrie, les services et la construction. Par exemple, le secteur automobile a particulièrement profité d’une reprise dynamique après des arrêts prolongés en décembre. En revanche, la métallurgie se trouve dans une phase de repli.
Pour le mois de février, en revanche, une légère décélération est attendue, impliquant une stabilisation dans l’industrie et un ralentissement notable dans les services. Bien que le secteur aéronautique continue d’afficher une croissance, d’autres domaines tels que la chimie et la métallurgie peinent à garder le rythme. Les entreprises du bâtiment, quant à elles, signalent une diminution de la demande, soumise à une mouvance plutôt attentiste, tant pour le logement individuel que collectif, ainsi que pour les commandes publiques. Les carnets de commandes restent relativement vides, notamment dans les secteurs de l’automobile, du plastique et de la métallurgie, avec l’aéronautique comme exception.
Cette situation incertaine s’illustre par un indice d’incertitude en hausse, particulièrement dans le secteur du bâtiment, où il atteint des niveaux non observés depuis mars 2022. Les entreprises évoquent des préoccupations liées aux dispositifs de soutien gouvernemental, comme MaPrimeRénov’ et le prêt à taux zéro, en parallèle d’une incertitude générale entourant le budget, accentuée par un certain attentisme de la part des clients.
Impact des tensions économiques internationales
Outre ces préoccupations internes, les tensions commerciales avec les États-Unis accentuent encore l’incertitude sur le marché. Le président américain, Donald Trump, a récemment menacé d’augmenter les droits de douane sur les importations en provenance d’Europe. Cette pression s’est intensifiée avec la décision de Trump de signer des décrets instaurant des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium, menaçant de perturber davantage les relations commerciales. L’Union européenne a annoncé qu’elle se préparerait à réagir fermement face à ces nouvelles mesures.
Pour l’année 2025, les prévisions de croissance du PIB par la Banque de France se chiffrent à 0,9 %, un chiffre similaire aux attentes du gouvernement dirigé par François Bayrou. De son côté, l’Institut national de la statistique (Insee) prévoit une croissance de 0,2 % pour les deux premiers trimestres.
Évolution du marché de l’emploi et des prix
Concernant l’inflation, la Banque de France souligne une tendance vers une stabilisation des prix après la phase d’inflation élevée vécue suite à la pandémie. Le pourcentage d’entreprises ayant augmenté leurs prix au début de l’année se rapproche de celui observé avant la crise sanitaire. De plus, les difficultés de recrutement semblent se relâcher, ne concernant plus que 26 % des entreprises, une baisse significative par rapport à décembre. Bien que le marché de l’emploi affiche des signes de dégradation, le taux de chômage a légèrement reculé de 0,1 point pendant le dernier trimestre de 2024, atteignant 7,3 % de la population active, selon les données de l’Insee.