Nasser Al-Khelaïfi dans la tourmente judiciaire
Le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, est à nouveau au cœur d’une polémique judiciaire. En effet, il a été mis en examen le 5 février 2023 dans le cadre d’une enquête qui examine une éventuelle manœuvre d’Arnaud Lagardère en 2018 pour influencer un vote crucial du fonds souverain qatari, actionnaire de son groupe. Selon des sources proches de l’affaire, cette mise en examen vise des accusations telles que la complicité d’achat de vote, d’atteinte à la liberté du vote et d’abus de pouvoir.
Les enjeux de l’enquête
Les enquêteurs s’interrogent sur le rôle que Nasser Al-Khelaïfi aurait pu jouer dans ce dossier. Les allégations portent sur une possible intervention de son influence afin d’amener le Qatar Investment Authority (QIA), qui contrôlait alors le groupe Lagardère, à changer son vote lors d’une dispute interne concernant la direction de l’entreprise. Selon les allégations, un tel changement pourrait avoir été réalisé en échange de bénéfices ou de contreparties.
Une source, proche de Nasser Al-Khelaïfi, a rapidement défendu sa position, affirmant que l’affaire ne serait pas pertinente à son égard et qu’il serait victime d’une association avec ce genre de scandale, le qualifiant de processus dévoyé. Il a prédit que cette affaire finirait par s’éteindre dans le silence au fil des années.
Les implications pour Arnaud Lagardère
Le dossier se décline en deux volets majeurs. Dans le premier, Arnaud Lagardère est accusé d’avoir détourné des fonds à hauteur de 125 millions d’euros provenant de ses sociétés, pour financer des dépenses personnelles sur plusieurs années.
Le second volet, qui touche Nasser Al-Khelaïfi, se concentre sur les événements de 2018, période marquée par une intense bataille d’influence entre Vincent Bolloré, en tandem avec Amber Capital, et Bernard Arnault, patron de LVMH, qui soutenait Lagardère.
Un tournant s’est produit le 24 avril 2018, lorsque Qatar Holding LLC, une entité du fonds souverain Qatari et principal actionnaire de Lagardère, a décidé de se ranger du côté d’Amber Capital. Cependant, après des consultations avec Nasser Al-Khelaïfi et d’autres alliés, le fonds souverain a inversé sa position cinq jours plus tard, choisissant de soutenir les propositions de Lagardère.
Des liens troublants
En septembre 2018, le diplomate britanno-marocain Jamal Benomar, proche du Qatar, a été nommé au conseil de surveillance de Lagardère SCA en tant que membre prétendument « indépendant ». Les magistrats sont en train d’examiner s’il s’agit d’une contrepartie à cette manoeuvre d’influence.
Récemment, le groupe Lagardère a été acquis par Vivendi, un géant des médias contrôlé par la famille du milliardaire Vincent Bolloré, après une série de combats boursiers. Cela ajoute une couche de complexité à cette affaire, où les intérêts commerciaux s’entremêlent avec des accusations criminelles.
Les autres problèmes juridiques de Nasser Al-Khelaïfi
Outre cette récente mise en examen, Nasser Al-Khelaïfi fait également face à d’autres plaintes et procédures judiciaires. Sa mise en examen dans une affaire de corruption liée aux candidatures du Qatar pour les Championnats du monde d’athlétisme de 2017 et 2019 a été annulée par la Cour de cassation en février 2023, qui a déclaré que les tribunaux français n’étaient pas compétents pour le poursuivre.
Par ailleurs, il fait l’objet d’une enquête concernant des accusations d’enlèvement et de séquestration formulées par Tayeb Benabderrahmane, un lobbyiste franco-algérien. Ce dernier prétend avoir été victime de tels actes au Qatar. Nasser Al-Khelaïfi, quant à lui, a catégoriquement nié ces allégations et a décidé de porter plainte.
Les affaires judiciaires entourant Nasser Al-Khelaïfi illustrent les implications complexes des réseaux de pouvoir et d’influence dans le monde du sport et des affaires. Alors que les enquêtes se poursuivent, l’avenir du président du PSG reste incertain, tout comme celui du club parisien lui-même, qui est souvent au centre de l’attention médiatique.