Un plan ambitieux pour redynamiser l’emploi au Maroc
Le marché de l’emploi marocain fait face à des défis majeurs, exacerbés par une crise économique mondiale et les impacts prolongés de la pandémie. Face à un taux de chômage préoccupant, le gouvernement a énoncé un plan stratégique pour revitaliser le secteur de l’emploi. Ce projet a été récemment présenté par Younes Sekkouri, le ministre chargé de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, au cours d’une réunion du Conseil de gouvernement.
Un budget significatif pour relever les défis
Pour soutenir cette initiative, le gouvernement a décidé de débloquer un budget exceptionnel de 14 milliards de dirhams pour l’année 2025. Cette somme vise à répondre aux enjeux récents du marché du travail, notamment ceux liés aux transformations climatiques, aux crises économiques et aux mutations sociales résultant des effets de Covid-19.
Lors de sa présentation, Sekkouri a mis l’accent sur l’importance d’adopter une approche participative, qui a permis de mener des consultations approfondies avec les acteurs économiques et sociaux. Ces échanges ont impliqué divers représentants, y compris des employeurs et des organismes de formation, et ont duré près de six mois. L’objectif était de poser un diagnostic partagé et d’établir les priorités d’intervention.
Trois axes principaux pour une action ciblée
Le plan gouvernemental s’articule autour de trois axes majeurs. Le premier est centré sur le soutien à l’investissement, avec la mise en place d’une nouvelle stratégie visant à encourager les petites et moyennes entreprises dans la création d’emplois. Ce soutien sera accordé en parallèle d’une assistance continuée pour les grands projets d’investissement.
Le deuxième axe s’intéresse à la restructuration des programmes d’emploi. Il vise à élargir l’accès à ces programmes pour inclure les demandeurs d’emploi non diplômés. Cette initiative fera appui sur le réseau de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), et sera accompagnée d’un programme de formation en apprentissage ciblant plusieurs secteurs d’activité.
Enfin, le troisième axe se concentre sur les populations rurales, en particulier les petits agriculteurs et éleveurs. Des projets locaux créateurs de revenus seront développés pour stabiliser l’emploi dans ces zones souvent oubliées.
Formation, gouvernance et collaboration
Dans son discours, Sekkouri a également évoqué l’importance de réduire le taux de décrochage scolaire. Cela se traduira par une restructuration des parcours de formation, ainsi que par la mise en place d’une gouvernance moderne et efficace, fondée sur l’analyse des données liées au marché du travail.
Le plan prévoit une mobilisation active des différents ministères et partenaires impliqués, encapsulée dans des engagements contractuels. Un suivi de ces initiatives sera effectué par un comité interministériel, dirigé par le Chef du gouvernement.
Un regard optimiste sur le marché de l’emploi
La dynamique du marché de l’emploi semble s’améliorer, comme l’indiquent les récents résultats. Au cours d’une réunion tenue à Rabat, Aziz Akhannouch a partagé des données marquantes : le taux de chômage est passé de 13,6 % à 12,8 % entre le troisième et le quatrième trimestre 2024, montrant une tendance à la baisse.
Mustapha Baitas, le porte-parole du gouvernement, a également ajouté lors d’une conférence de presse que cette tendance positive se traduit par une augmentation notable des postes de travail et une hausse du nombre de salariés déclarés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En effet, entre 2023 et 2024, le nombre de salariés déclarés a progressé de 122 000, témoignant d’une reprise significative de l’activité économique.
Perspectives d’avenir
Alors que le plan gouvernemental pour l’emploi est sur le point d’être finalisé, les premières initiatives visant à s’attaquer efficacement aux divers enjeux du marché du travail commencent à prendre forme. Le ministre Sekkouri et son équipe espèrent que, grâce à ces mesures, le Maroc pourra offrir un futur plus prometteur et inclusif à ses citoyens, en assurant un développement durable et équitable dans le secteur de l’emploi.