dimanche, avril 20, 2025

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Les dangers du terrorisme numérique au Maroc


Risques liès à l’utilisation des nouvelles technologies par les groupes extrémistes

Dans le contexte actuel de la lutte contre le terrorisme, la sécurité au Maroc fait face à de sérieux défis, en particulier avec la montée en puissance des nouvelles technologies de communication. Le contrôleur général de la police au Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Mohamed Nifaoui, a récemment mis en lumière le lien alarmant entre les menaces terroristes et la digitalisation croissante, soulignant l’impact de l’Internet dans la radicalisation des individus.

Les plateformes en ligne, qu’elles soient officielles ou non, jouent un rôle crucial dans la diffusion de la propagande de groupes extrémistes comme Al-Qaïda et Daech. Ces groupes ont su tirer parti des possibilités qu’offrent les réseaux sociaux et les sites Web pour recruter, former et inciter leurs sympathisants à passer à l’acte. Nifaoui a observé qu’une nouvelle génération de combattants est désormais capable de bénéficier d’une formation virtuelle, donnant ainsi un nouveau visage à la menace terroriste.

Augmentation des arrestations liées à la radicalisation en ligne

Depuis 2016, près de 600 individus ayant des liens avec des idéologies extrémistes ont été neutralisés. Ce chiffre témoigne de l’escalade de la menace sur le sol marocain. Les organisations terroristes, pour s’adapter à leur époque, privilégient des méthodes peu coûteuses et moins risquées. Parmi celles-ci, on retrouve l’émergence des « loups solitaires » qui mènent des attaques isolées en utilisant des moyens rudimentaires comme des armes blanches ou des techniques de sabotage peu élaborées. Ce phénomène a donné naissance à ce que l’on appelle le « djihad à faible coût ».

Des projets d’attentats dévoilés

Dans le cadre de cette montée de la menace, des cellules terroristes, telles que celle identifiée comme « les lions de la Khalifa », ont été démantelées à travers plusieurs villes du pays. D’après le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale, Boubker Sabik, cette cellule comptait douze membres et avait initialement mis en place des plans d’attentats à distance, entraînés par la consommation de contenus extrémistes en ligne. Les membres avaient eu accès à des cours virtuels sur l’utilisation d’armes à feu, montrant ainsi la sophistication de leur préparation.

Sabik a également abordé la question des discours ambigus et de désinformation qui circulent sur les réseaux sociaux. Ces messages, souvent issus de figures de proue du terrorisme, cherchent à saper la légitimité des forces de sécurité. Par exemple, le responsable d’une cellule connue sous le nom des « Trois Frères » a avoué lors de son interrogatoire que sa stratégie consistait à créer un doute sur les opérations des autorités, visant à les pousser à un repli sur soi.

Portraits des membres de cellules extrémistes

Lors d’une déclaration, Habboub Cherkaoui, directeur du BCIJ, a précisé que parmi les douze personnes interpelées, la tranche d’âge se situait entre 18 et 40 ans. Cette cellule présentait des liens directs avec un leader de Daech libyen, Abderrahmane Assahraoui. Cherkaoui a souligné la faible éducation des membres, avec la majorité d’entre eux n’ayant pas terminé leurs études secondaires. Parmi eux, peu avaient des qualifications concrètes, et leur situation socio-économique était précaire, souvent confinée à des emplois non qualifiés.

Ce constat montre que la radicalisation n’est pas seulement le fruit de l’extrémisme religieux, mais aussi le résultat d’un environnement socio-économique défavorable, d’une éducation insuffisante, et d’une exposition à des influences négatives sur Internet. L’approche préventive doit donc être multidimensionnelle, prenant en compte des éléments éducatifs, sociaux et psychologiques pour mieux lutter contre ce phénomène grandissant.

Le défi reste considérable pour les forces de sécurité, qui doivent constamment adapter leurs stratégies face à un ennemi qui évolue. La vigilance sur Internet et la détection des comportements suspects demeurent des outils cruciaux dans cette lutte. La coopération internationale est également essentielle, compte tenu des connexions transnationales entre différents groupes et de l’échange d’idées radicales sur la toile.

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