samedi, avril 19, 2025

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73 % des Marocains préfèrent l’arabe classique pour l’éducation


Les Tendances Linguistiques au Maroc : Enquête 2023

Les résultats d’une enquête récente menée sur le lien social au Maroc révèlent des préférences linguistiques marquées parmi la population. Réalisée par l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), cette étude a mis en lumière l’importance de l’arabe classique dans le système éducatif marocain. En effet, une majorité écrasante de 73 % des participants se déclare en faveur de l’adoption de l’arabe classique comme langue principale d’enseignement.

Arabe Classique vs. Autres Langues

Malgré l’engouement croissant pour le darija, dialecte marocain, la préférence pour son utilisation dans le cadre éducatif reste marginale, ne dépassant pas 11 % en 2023. Par ailleurs, la langue amazigh, bien qu’elle ait gagné en reconnaissance, n’occupe qu’une place stable de 5 % en tant que choix d’enseignement, ce qui soulève des questions sur sa généralisation et sa perception en tant que « question élitiste » parmi la population.

En ce qui concerne les langues étrangères, la dynamique est en changement. Le français, autrefois la langue privilégiée, a vu sa popularité diminuer de 63,5 % en 2016 à seulement 36,9 % en 2023. Ce déclin pourrait signaler un tournant dans la perception de la langue française au sein de la société marocaine. En revanche, l’anglais connaît une ascension remarquable, avec une préférence des Marocains qui a presque doublé pour atteindre 22 %. Cette évolution semble être le reflet d’une ouverture accrue sur le monde anglophone, ce qui souligne une évolution des priorités linguistiques et éducatives.

Bilinguisme et Authencité Linguistique

L’enquête indique également une légère diminution du soutien au bilinguisme parmi les Marocains, avec 50,8 % des répondants en faveur de cette approche. Cela contraste avec les 49,2 % qui privilégient l’usage d’une seule langue. Bien que le bilinguisme demeure populaire, cette tendance à la baisse peut révéler des tensions autour de l’identité linguistique et culturelle du pays.

Les résultats de l’enquête soulignent que la revendication du bilinguisme est souvent soutenue par des mouvements ayant des liens culturels ou régionaux forts, ce qui pose la question de l’authenticité linguistique et de son impact sur le lien national. Une telle situation pourrait bel et bien représenter un défi pour l’unité nationale, en montrant que les choix linguistiques sont souvent influencés par des facteurs extérieurs.

Méthodologie de l’Étude

L’enquête a été réalisée entre décembre 2022 et février 2023, avec un échantillon de 6 000 personnes âgées de plus de 18 ans, représentatif des différentes régions du Maroc. Ce processus a permis à l’Institut Royal des Études Stratégiques de recueillir des données pertinentes sur les préférences linguistiques de la population. La collecte de ces informations s’inscrit dans un contexte socio-culturel complexe, où les langues jouent un rôle central dans l’identité collective des Marocains.

Les résultats de cette étude offrent un aperçu précieux des évolutions linguistiques au Maroc et mettent en lumière les défis que cela pose pour l’instruction et la cohésion sociale. Dans un monde où les choix linguistiques peuvent parfois être source de tensions, il devient essentiel de comprendre comment ils influencent la dynamique sociale et éducative du pays.

Enjeux Futurs

Les préférences linguistiques au Maroc ne cessent d’évoluer, reflétant des transformations socioculturelles profondes. Alors que l’arabe classique conserve son rôle dominant, le déclin du français et l’émergence de l’anglais comme langue d’enseignement soulignent la nécessité d’une réflexion continue sur le paysage linguistique national. Ces évolutions auront des implications non seulement sur l’éducation, mais aussi sur la manière dont les Marocains interagissent avec le monde extérieur et entre eux.

La question de la langue est indissociable des identités culturelles et sociales, et les résultats de cette enquête constituent une base pour des discussions futures sur l’enseignement et l’utilisation des langues au Maroc. Assurer une coexistence harmonieuse entre ces différentes langues et cultures sera sans aucun doute un défi majeur pour les générations à venir.

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