Mobilisation pour le Hirak de Figuig : Un appel à la défense des droits locaux
La Coalition nationale de soutien au Hirak de Figuig s’est récemment réunie à Casablanca pour dénoncer l’ingérence des autorités dans les affaires des conseils communaux. Cette réunion a pour but de protester contre les atteintes aux droits des citoyens, particulièrement en ce qui concerne la gestion des ressources en eau de leur oasis, que l’on souhaite céder à une société régionale.
Des démissions en signe de protestation
En décembre 2024, une vague de démissions a secoué le conseil communal de Figuig avec la démission de la moitié de ses membres. Ce geste vise à contester les pressions exercées par les autorités provinciales, qui ont cherché à faire revoter une décision sur la cession des eaux déjà rejetée auparavant. La Coalition considère cette situation comme une menace pour les fondements démocratiques et un manquement au principe d’autonomie administrative prévu par la Constitution marocaine.
Les enjeux de la gestion de l’eau
L’eau dans la région de Figuig est historiquement la propriété des habitants, comme le confirme la documentation officielle. Ces derniers ont su préserver cette ressource pendant des générations grâce à des méthodes de gestion novatrices qui ont été saluées par des organismes internationaux comme la FAO. Toutefois, la coalition avertit que le transfert de la gestion de l’eau sans consentement met en péril non seulement la ressource, mais aussi la survie même de l’oasis, une situation aggravée par la diminution de la population locale due à la rareté de l’eau.
La gestion actuelle de l’eau, assurée par la commune, contraste avec d’autres régions où une convention attribue cette responsabilité à l’Office national de l’eau et de l’électricité. La Coalition reproche aux autorités provinciales de manquer de vision dans la gestion des compétences, affirment qu’elles sont légalement limitées à la distribution de l’eau, et non à sa production.
Les difficultés économiques des habitants
En plus de la question de l’eau, la Coalition dénonce des mesures restrictives imposées aux propriétaires de camions dans la région d’Al-Arja. Ces derniers, dont les activités sont suspendues, se battent pour retrouver l’accès aux carrières de sable qu’ils exploitaient. Cette situation ne fait qu’aggraver la crise économique et sociale que traverse la ville.
La Coalition appelle à une levée immédiate de ces restrictions, qu’elle qualifie de mesures punitives en réponse aux manifestations de la population. La défense des droits des habitants et le respect de leur autonomie sont des tâches essentielles, selon le groupe, qui s’oppose fermement à toute forme de privatisation de l’eau.
Des élections transparentes et des réformes nécessaires
Sur le front politique, la Coalition insiste sur l’urgence d’organiser des élections dans toutes les circonscriptions de Figuig. Cela vise à éviter des scénarios d’élections partielles qui fragmentent le processus démocratique et rendent les conseillers élus vulnérables aux pressions des autorités. Une révision des lois régissant le fonctionnement des conseils communaux est également demandée pour garantir une meilleure autonomie et plus de prérogatives aux institutions élues, conformément à l’esprit de la Constitution de 2011.
Appel à une réparation collective
La Coalition souligne l’importance pour l’État de mettre en œuvre les recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation, en matière de réparation collective des préjudices. Ce développement doit être global et intégré pour l’oasis de Figuig et répondre aux besoins des habitants en matière d’éducation, de santé et d’emploi. En plus de cela, elle appelle à indemniser ceux dont les biens ont été confisqués.
Les défis auxquels fait face Figuig sont multiples, allant de la gestion des ressources naturelles aux droits politiques des habitants. La Coalition nationale appelle les autorités à écouter les revendications légitimes des citoyens afin de préserver l’identité et la spécificité de cette oasis.
