dimanche, avril 20, 2025

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Diminution préoccupante de l’activité féminine : Urgence sociale et économique


Une crise alarmante pour l’emploi féminin au Maroc

Les statistiques récentes soulignent une tendance préoccupante au Maroc : la participation des femmes au marché du travail est en recul constant depuis deux décennies. En effet, le taux d’activité des femmes de plus de 15 ans se situe désormais en dessous de 20 %, avec près de 80 % d’entre elles classées comme inactives. Malgré une croissance économique notable au début des années 2000, la création d’emplois n’a pas été à la hauteur des besoins, avec seulement 110 000 nouveaux postes générés chaque année, tandis que la population active augmente d’environ 375 000 personnes.

Ce taux d’activité a diminué de 53,1 % en 2000 à 43,6 % en 2023, reflétant une inquiétante montée du chômage. La situation est encore plus difficile pour les femmes, dont le taux d’activité est passé de 28,1 % à 19 % au cours de la même période, contrastant fortement avec le taux de 69 % des hommes.

Des causes multiples

La réduction de l’activité féminine s’explique par une multitude de facteurs. Le faible niveau d’éducation dans certaines régions, les inégalités territoriales, les difficultés économiques et la persistance de stéréotypes de genre jouent un rôle central. Malgré les politiques publiques visant à remédier à ces obstacles, les résultats demeurent insatisfaisants.

Une étude a révélé que les femmes âgées de 25 à 59 ans affichent des taux d’activité supérieurs à la moyenne, malgré une baisse générale dans cette catégorie. En revanche, les jeunes femmes de 15 à 24 ans voient leur participation chuter, en partie à cause de l’augmentation des taux de scolarisation, ce qui est paradoxal étant donné que la plupart des femmes marocaines ne sont pas diplômées.

Éducation et emploi

Le niveau d’éducation est déterminant pour l’accès au marché du travail. Bien que les femmes rurales montrent souvent des taux d’activité supérieurs à ceux de leurs homologues urbaines, l’accès à des emplois de qualité reste limité. Les diplômées de l’enseignement supérieur présentent des taux de chômage inquétants, dépassant 30 % en milieu urbain et atteignant même 45 % en milieu rural.

Les femmes mariées subissent également des impairs sociétaux, avec des taux d’activité chutant de plus de 50 % après le mariage. En revanche, les femmes célibataires avec des niveaux d’éducation plus élevés ont tendance à migrer vers des zones urbaines à la recherche d’opportunités.

Les défis du secteur informel

Dans le contexte rural, les femmes sont souvent contraintes d’exercer des activités précaires. Malgré l’émergence de l’économie sociale et solidaire qui pourrait offrir des perspectives d’autonomisation, l’absence d’un système de soutien robuste les pousse vers un emploi informel. Environ 42 000 femmes ont intégré des coopératives en 2019, un chiffre encourageant mais révélateur des défis en matière de financement et de commercialisation.

Le manque d’accès au crédit et aux dispositifs de formation complique davantage la situation des femmes désireuses de se lancer dans l’entrepreneuriat. Face à ces réalités, beaucoup se contentent d’emplois précaires dans des secteurs comme l’agriculture ou le commerce, où les inégalités salariales sont criantes. En 2020, 86 % des femmes du secteur agricole gagnaient moins que le salaire minimum agricole garanti.

Les stéréotypes de genre

Les préjugés sociaux perpétuent les stéréotypes de genre qui limitent l’accès des femmes aux métiers à forte valeur ajoutée. En milieu urbain comme rural, la répartition des rôles et l’organisation du travail demeurent très ancrées, ce qui freine l’intégration des femmes sur le marché. En dépit des avancées, il existe un besoin urgent de politiques inclusives pour dynamiser l’emploi féminin et réduire les inégalités.

L’importance des mesures stratégiques

L’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes atteint près de 50 points, une situation alarmante qui appelle des actions stratégiques. Le gouvernement a pour objectif d’augmenter le taux féminin d’activité à 30 % d’ici 2026. Cela nécessitera la mise en place de mesures spécifiques, adaptées aux divers groupes socioéconomiques, avec une attention particulière à l’éducation et à la répartition des rôles.

La priorité est de favoriser l’insertion des femmes dans des secteurs clés comme l’industrie, l’agriculture, et les services, tout en renforçant le soutien à l’entrepreneuriat. Les politiques publiques doivent évoluer vers une reconnaissance de la contribution des femmes à l’économie, en les considérant non comme une minorité, mais comme des acteurs essentiels du développement économique.

Une feuille de route pour l’avenir

Des interventions doivent être conçues pour renverser ces tendances et accompagner les femmes dans leur quête d’autonomie économique. Il est impératif de déployer des stratégies qui non seulement abondent dans l’émancipation féminine, mais qui assurent également un cadre propice à l’égalité des chances. Dans un monde du travail en constante évolution, la mise en place d’une infrastructure solide et des initiatives tangibles pourrait bien transformer le paysage du marché du travail féminin au Maroc.

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