Le retard numérique de l’Algérie : Une satire révélatrice
Récemment, la presse française a mis en lumière un épisode surprenant survenu en Algérie, où un responsable gouvernemental a été filmé en train d’utiliser une carte bancaire pour effectuer un achat. Cet événement a suscité des réactions variées, allant de l’étonnement à des échanges sarcastiques sur la portée symbolique d’un tel acte dans un pays où la transition vers une économie numérique semble encore entraver par plusieurs obstacles.
Un événement marquant, mais révélateur
Il est frappant de constater qu’un responsable de haut rang, en l’occurrence un membre du Conseil de la Nation, soit surpris par l’utilisation des cartes bancaires. Ce moment, habituellement anodin dans d’autres pays, a provoqué des rires et des réactions amusées de la part des témoins présents au moment de cette transaction. Cela témoigne d’une franche incongruité dans l’adoption des nouvelles technologies financières dans une époque où le numérique domine largement les marchés internationaux.
Un décalage avec les standards internationaux
Les experts estiment que le secteur des paiements numériques en Algérie pourrait croître à un rythme de 57 % entre 2023 et 2024. Toutefois, des défis majeurs persistent, comme l’indique une analyse académique récente. Malgré l’introduction des cartes bancaires dès 2006 et la « carte dorée » en 2016, le pays se heurte encore à d’importants retards en matière de numérisation financière, manquant à des normes qui sont pourtant devenues courantes ailleurs dans le monde.
Parallèlement, le pays endure une dépendance continue à l’argent liquide, accentuée durant le mois de Ramadan, lorsque les achats augmentent de manière significative. Ce phénomène entraîne souvent de longues files d’attente devant les guichets automatiques, lesquels sont souvent à court de liquidités, aggravé par des horaires de fermeture des banques qui ne facilitent guère la situation, se limitant à un créneau horaire de l’après-midi.
Les difficultés subsistantes des utilisateurs
L’infrastructure et la technologie de paiement continuent d’être sujettes à des interruptions fréquentes et à une rareté des billets dans les dispositifs automatiques. Cela crée une méfiance chez les citoyens vis-à-vis des méthodes de paiement électronique. Dans un environnement où la confiance dans le gouvernement et le secteur bancaire est faible, les Algériens hésitent à faire le saut vers des moyens de paiement plus modernes.
Réactions sur les réseaux sociaux
Suite à la publicité entourant cet événement, les réactions n’ont pas tardé à occuper les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont vu dans la couverture médiatique une manière de souligner les lacunes persistantes du pays en matière d’adoptions numériques, plutôt que de célébrer un quelconque progrès. Cette perspective pourrait renforcer davantage la perception que l’Algérie est à la traîne dans un monde de plus en plus interconnecté.
Vers une amélioration souhaitée ?
Il est indéniable que l’Algérie a commencé àiti en matière de solutions de paiements numériques. Cependant, la véritable question demeure : quand le pays parviendra-t-il à dépasser les défis qui entravent son développement numérique ? La route vers une adoption efficace des technologies modernes s’annonce encore longue, nécessitant un véritable engagement tant des autorités que du secteur privé pour accélérer cette transition.
Au-delà des débats sur l’utilisation des cartes bancaires, c’est l’ensemble de la stratégie de numérisation qui doit être repensée. Le besoin d’une infrastructure robuste et d’une sensibilisation aux avantages des paiements numériques est plus pressant que jamais. Les prochaines années seront déterminantes pour voir si l’Algérie saura relever ces défis, transformer ces situations cocasses en une évolution réelle et significative de son économie.
