Kirsty Coventry, nouvelle présidente du Comité international olympique
Kirsty Coventry a été élue à la présidence du Comité international olympique (CIO) lors d’un scrutin qui s’est tenu à Costa Navarino, en Grèce. Ce jeudi 20 mars, l’ancienne nageuse zimbabwéenne, âgée de 41 ans, a été plébiscitée dès le premier tour avec une majorité absolue. Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste prestigieux.
Un électorat inattendu
Coventry succède à Thomas Bach, un Allemand qui dirigeait le CIO depuis 2013. Lors de cette élection, le nombre de candidats n’a jamais été aussi élevé, avec sept prétendants en compétition, dont des figures comme David Lappartient, Juan Antonio Samaranch Junior et Sebastian Coe. La diversité des candidats montre l’évolution et les défis auxquels le CIO fait face aujourd’hui.
Pour remporter cette élection, il fallait obtenir au moins 47 voix parmi les 92 votants, composant un électorat fort hétéroclite. Ce collège électoral incluait des représentants de la royauté, des dirigeants du sport, ainsi que des personnalités de la société civile, offrant un tableau représentatif des différentes facettes de l’olympisme.
Une assemblée éclectique
Cet électorat varié comprenait de nombreuses personnalités influentes. Parmi les membres de la royauté, on pouvait citer la princesse Anne du Royaume-Uni, le prince Albert II de Monaco et la princesse Nora de Liechtenstein. Du côté des athlètes, des figures emblématiques comme Pau Gasol, Martin Fourcade et Allyson Felix ont apporté leur soutien.
On retrouvait également des personnalités issues du monde des affaires et de la culture. Par exemple, Nita Ambani, épouse d’un magnat du secteur pétrochimique, représente une fortune familiale impressionnante, tandis que l’actrice oscarisée Michelle Yeoh et l’ancienne présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic figuraient parmi les hôtes de marque présents.
Un mandat prometteur
Le CIO a été fondé en 1894 et n’a connu que neuf présidents jusqu’à présent. Selon les règlements actuels, le mandat de la nouvelle présidente est fixé à huit ans, avec la possibilité d’une prolongation de quatre années supplémentaires. Ainsi, Kirsty Coventry pourrait potentiellement rester à la tête de l’organisation pendant douze ans, une perspective qui lui permettra de mettre en œuvre sa vision pour le mouvement olympique.
Il est intéressant de noter que Juan Antonio Samaranch a occupé le poste de président pendant 21 ans, de 1980 à 2001, et a laissé une empreinte indélébile sur le CIO. Ce précédent souligne l’importance et la longévité que peut avoir un président au sein de cette institution.
Renforcement du rôle de l’athlète
Avant l’élection de Coventry, la 144e session du CIO a également vu Tony Estanguet, le président des JO de Paris, réélu parmi ses membres. Cette décision a été largement approuvée avec 98 voix en faveur et seulement 3 contre, marquant le retour d’Estanguet après un premier mandat de huit ans dans la commission des athlètes.
Cette réélection souligne l’importance croissante des athlètes dans la gouvernance du CIO et la volonté de donner une voix plus significative aux sportifs dans les décisions qui les concernent. Coventry, en tant qu’ancienne athlète, est bien placée pour comprendre ces enjeux et appuyer les initiatives visant à renforcer le rôle des compétiteurs au sein de la structure olympique.
L’avenir de l’olympisme
Avec Kirsty Coventry à sa tête, le CIO se tourne vers un avenir où la diversité et l’inclusivité pourraient jouer un rôle central dans l’élaboration de sa stratégie. Sa position unique en tant que femme et ancienne athlète lui permettra probablement de défendre des questions cruciales telles que l’égalité des sexes, le bien-être des athlètes et la responsabilité sociale des événements sportifs.
Le mouvement olympique est à un tournant, et l’élection de Coventry pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère. Son expérience et sa vision sauront-elles répondre aux défis contemporains tout en continuant à promouvoir les valeurs fondamentales de l’olympisme? Seul le temps nous le dira.
