La souveraineté marocaine sur le Sahara a été réaffirmée par le Secrétaire d’État américain, Marco Rubio, lors d’un récent échange avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain. Ce soutien, qui s’inscrit dans la continuité de la politique étrangère des États-Unis, représente une avancée significative vers la résolution d’un conflit historique, tout en affirmant la proposition marocaine d’autonomie comme la solution préférentielle.
Lors de cette rencontre à Washington, Marco Rubio a indiqué que la proposition d’autonomie du Maroc pour le Sahara est perçue par les États-Unis comme « sérieuse, crédible et réaliste », et qu’elle reste le seul chemin viable vers une résolution juste et durable du conflit. Cette position a été solidifiée par le soutien émis en 2020 par Donald Trump, un engagement qui a été maintenu et confirmé sous l’administration Biden, illustrant ainsi une continuité claire de la politique américaine concernant cette question.
Rubio a également insisté sur la nécessité pour toutes les parties de s’engager promptement dans des discussions en vue d’arriver à une solution acceptable pour tous. Ce discours est interprété comme un soutien diplomatique majeur pour le Maroc, d’autant plus qu’il survient juste avant une importante réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies dédiée à la question du Sahara.
Une position renforcée
Selon Azzeddine Hannoun, professeur de droit public à l’université Ibn Tofail, la déclaration du Secrétaire d’État américain symbolise une étape cruciale dans la défense des intérêts marocains sur le dossier du Sahara. Il précise : « Les États-Unis confirment la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie comme base essentielle pour une résolution durable du conflit ».
Pour Hannoun, cette posture ne se limite pas à une simple affirmation, mais établit un cadre favorable pour le Maroc sur la scène diplomatique internationale, tout en maintenant les engagements pris par l’administration précédente. Il souligne que ceci représente une véritable feuille de route pour le futur, avec la certitude que « le Sahara est marocain et que l’autonomie est la seule voie envisageable vers une résolution définitive ».
Il met aussi en avant plusieurs éléments qui confèrent une importance accrue à cette déclaration :
- Le statut des États-Unis comme première puissance mondiale et membre permanent du Conseil de sécurité, apportant ainsi une légitimité indéniable à leur position.
- Le contexte international complexe, caractérisé par des tensions croissantes qui rendent la déclaration encore plus significative pour le Maroc dans le paysage géopolitique.
- La proximité temporelle avec la réunion du Conseil de sécurité concernant cette question, ajoutant à son poids diplomatique.
Hannoun souligne également que cette position ne devrait pas être perçue comme une fin en soi, mais plutôt comme un pilier sur lequel le Maroc doit bâtir ses prochaines actions. « Le Maroc doit poursuivre ses efforts diplomatiques et collaborer étroitement avec d’autres acteurs internationaux, tout en intensifiant ses initiatives de développement dans la région du Sahara pour prouver la viabilité de sa proposition d’autonomie », précise-t-il.
Quant à la réaction officielle de l’Algérie, elle témoigne, selon le professeur, d’un malaise au sein de la diplomatie algérienne. « Il est évident que cette déclaration américaine était anticipée, et malgré cela, les Algériens se trouvent dans une position délicate, n’ayant que peu de marge de manœuvre pour réagir », conclut-il.