La nécessité de réévaluer la présence de la MINURSO au Sahara
Dans un contexte géopolitique en constante évolution, la question de la MINURSO, la mission des Nations unies pour le Sahara occidental, est de plus en plus remise en question. Une récente étude de l’Atlantic Council soulève des arguments frappants en faveur de la dissolution de cette mission, jugée non seulement inefficace mais également dépassée.
La position américaine en faveur du Maroc
Lors d’une rencontre à Washington, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu un soutien clair et explicite des États-Unis. Le Département d’État a réaffirmé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et a montré son adhésion à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en tant que solution viable. Des responsables américains, tels que le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, ont exprimé leur intention d’initier un processus de résolution en dehors des structures onusiennes traditionnelles, qui semblent désormais inefficaces.
Une mission qui ne répond plus aux attentes
La MINURSO a été établie en 1991 avec pour objectif l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Toutefois, au fil des ans, il est devenu évident qu’elle n’a pas atteint cet objectif. Son rôle s’est réduit à superviser un cessez-le-feu sans véritable engagement dans le processus politique. La réalité sur le terrain est que le Maroc contrôle la majorité du territoire saharien depuis plusieurs décennies et que la mission onusienne s’est révélée incapable d’intervenir, même lors de moments critiques comme l’opération de sécurisation à Guerguerat en 2020.
Les nouveaux défis auxquels la MINURSO doit faire face
L’analyse de l’Atlantic Council fait également état des lacunes de la MINURSO face aux problèmes de sécurité dans la région. La mission ne semble pas avoir pris de mesures significatives contre les trafics illégaux, notamment le trafic de drogue et la traite d’êtres humains, qui continuent de prospérer dans la zone tampon. De plus, des allégations d’aide humanitaire détournée dans les camps de Tindouf mettent en lumière des échecs importants de la part des agences onusiennes, qui semblent insuffisamment réactives face aux abus signalés.
L’idée du référendum contestée
L’éventualité d’un référendum, souvent évoquée comme solution au conflit, est de plus en plus mise en doute. L’Atlantic Council souligne les défis logistiques et éthiques associés à une telle démarche. Les populations tribales, héritières de migrations historiques, se retrouvent réparties entre plusieurs Etats, rendant l’établissement de listes électorales fiables presque impossible. De plus, les conditions incertaines dans les camps de Tindouf soulèvent des questions sur la légitimité de toute démarche référendaire.
Le souhait d’une résolution durable
Une enquête récente allant à la rencontre des habitants de Dakhla, Laâyoune et Boujdour révèle un ressentiment croissant face à un conflit qui dure depuis près de cinquante ans. La majorité des habitants sahraouis voient l’autonomie sous souveraineté marocaine comme une solution viable, apportant la promesse de stabilité et de prospérité à long terme.
Un appel à l’action
L’Atlantic Council conclut que le maintien de la MINURSO pourrait prolonger une impasse déjà trop longue. Les communautés sahraouies expriment un besoin impérieux de progrès, ne souhaitant pas souffrir encore plusieurs décennies de stagnation. En conséquence, l’analyse exhorte à envisager la suppression de la mission onusienne et à promouvoir l’initiative d’autonomie du Maroc comme la voie à suivre pour une paix durable et efficace dans la région.
Avec cette perspective, il apparaît crucial pour les acteurs internationaux d’adapter leur approche afin de répondre aux besoins des populations concernées et de favoriser un cadre de dialogue constructif.
