lundi, avril 21, 2025

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Portrait

Mobilisation nationale pour la souveraineté numérique face aux cyberattaques


Une Conscience Collective Face aux Cybermenaces

Les récentes cyberattaques visant des organisations au Maroc ont marqué un tournant dans la manière dont le secteur numérique appréhende la sécurité. Plutôt que de céder à la peur, les leaders de cet écosystème voient une lueur d’espoir : celle de développer une stratégie nationale axée sur la résilience, la coopération et l’ambition.

« Personne n’est à l’abri », déclare Lamiae Benmakhlouf, soulignant que ce n’est pas un drame, mais une occasion de sensibiliser l’ensemble de la communauté. Redouane El Haloui renchérit, affirmant que même si la cybercriminalité n’est pas un phénomène nouveau, son impact prend une dimension toute particulière lorsqu’elle touche le lieu de travail. « Ce qui s’est produit récemment doit servir d’avertissement », dit-il. Pour Benmakhlouf, une réponse collective est cruciale. « Nous avons tous un rôle à jouer. Une mobilisation de l’écosystème est essentielle, impliquant les startups, les entreprises technologiques, les chercheurs, ainsi que le secteur public et privé. »

Les Startups Marocaines en Première Ligne

Le Maroc se distingue par la vitalité de ses startups, notamment en matière de cybersécurité. Lamiae Benmakhlouf met en avant le potentiel d’exportation de ces jeunes entreprises : « Certaines d’entre elles n’hésitent pas à se lancer sur le marché international ». Au sein du Technopark, qui abrite près de 500 startups, se trouve une expertise souvent reconnue à l’étranger. Benmakhlouf dénonce pourtant ce paradoxe : « Il est grand temps de valoriser le « made in Morocco Tech ». »

Startups et PME Tech : Un Duo Dynamique

Cette dynamique a permis de clarifier le rôle distinct des startups et des PME dans le paysage numérique. Redouane El Haloui les décrit comme « exploratrices d’innovation » pour les premières et « bâtisseuses du quotidien numérique » pour les secondes. Ce constat vise à structurer un écosystème encore flou et à mieux orienter les politiques publiques. La mise en place d’un « Village PME Tech » lors de Gitex, en lien avec une stratégie nationale ambitieuse pour 2030, s’inscrit dans cette perspective. Mais structurer ne doit pas signifier cloisonner. « La complémentarité sera notre force. Les startups innovent, les PME Tech mettent en œuvre, et les grandes entreprises doivent jouer leur rôle moteur », insiste la directrice du Technopark. Elle émet un appel : « Pourquoi ne faisons-nous pas davantage confiance à nos startups ? Certaines connaissent déjà le succès à l’international, alors pourquoi ne pas leur offrir des opportunités au Maroc ? »

Des Résultats Prometteurs

Un constat s’impose : 36 % des startups du Technopark exportent aujourd’hui leurs solutions. Un véritable motif de fierté, mais aussi un paradoxe. « Le savoir-faire technologique marocain est reconnu ailleurs, mais peine à séduire sa propre terre natale », note Benmakhlouf. Redouane El Haloui évoque une barrière culturelle, plaidant pour une coopération plus prononcée et une volonté collective de bâtir.

Évaluation et Accélération des Initiatives Numériques

Il est temps d’évaluer l’impact réel des initiatives lancées au cours des trois dernières années avec Gitex Africa. Benmakhlouf appelle à un audit des partenariats et des dispositifs instaurés, en plaidant pour une véritable gouvernance numérique au Maroc, inclusive et réactive. La récente création de la « Federation of African Digital Businesses » témoigne d’une volonté d’établir des liens solides entre le Maroc, l’Afrique et le Moyen-Orient. Pour cela, tous les acteurs s’accordent à dire qu’une synergie doit primer sur la compétition et la coordination sur l’isolement.

Une Vision d’Avenir

Peut-on imaginer un écosystème numérique marocain, fondé sur l’efficacité, la confiance collective et un esprit d’équipe ? La préparation pour le Gitex 2026 est déjà en cours, et il y a un fort désir d’avancer ensemble vers des horizons prometteurs. La route semble encore semée d’embûches, mais l’espoir demeure intact. Dans cette quête d’une stratégie nationale robuste, le Maroc pourrait bien se positionner non seulement comme un acteur à part entière, mais aussi comme un leader du secteur numérique en Afrique.

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