Philippe Donnet Reélu à la Tête de Generali
L’assemblée générale des actionnaires de Generali, le leader du secteur de l’assurance en Italie, a tranché en faveur d’un quatrième mandat pour Philippe Donnet en tant que PDG. Lors de ce vote qui s’est tenu à Trieste, 52,38 % des voix sur le capital présent se sont prononcées en faveur de la liste soutenue par Mediobanca, le principal actionnaire de la société. En revanche, 36,85 % des voix ont été attribuées à la liste concurrente proposée par Francesco Gaetano Caltagirone, un influent businessman du secteur de la construction.
Une Victoire Décisive
Philippe Donnet a souligné, devant une assemblée composée de 68,73 % d’actions représentées, que l’entreprise avait non seulement atteint, mais également dépassé les objectifs fixés au cours des trois dernières années. Ce léger recul par rapport à la participation de 70,73 % observée lors du dernier vote, il y a trois ans, n’a pas empêché le soutien important dont le PDG a bénéficié, notamment des investisseurs institutionnels. La liste de Mediobanca, maintenant majoritaire, comptera dix membres parmi les treize que comporte le conseil d’administration, tandis que le camp de Caltagirone pourra désigner trois représentants.
Un Soutien Stratégique de Mediobanca
Philippe Donnet, âgé de 64 ans et diplômé de l’École polytechnique, a pu compter sur le soutien de Mediobanca, qui détient environ 13 % des actions de Generali. De nombreux fonds d’investissement internationaux ont également apporté leur soutien à sa candidature, rendant leur vote crucial dans ce contexte de tensions internes. Les deux grandes sociétés de conseil en vote, ISS et Glass Lewis, qui conseillent souvent les investisseurs, avaient recommandé de favoriser la réélection de Donnet.
Perspectives de Croissance avec Natixis
Ce soutien en faveur de Donnet est également lié à la volonté de poursuivre les discussions déjà avancées avec Natixis Investment Managers. Un accord annoncé en janvier vise à créer un leader européen dans le secteur de la gestion d’actifs avec des actifs évalués à près de 1 900 milliards d’euros. Toutefois, cette initiative a suscité des réticences de la part de certains actionnaires, dont Francesco Gaetano Caltagirone et Delfin, la société holding de l’influent Leonardo Del Vecchio. Ces investisseurs, qui conservaient une forte influence sur Generali, ont exprimé des craintes concernant la perte de contrôle sur les investissements nationaux italiens en raison de cette alliance avec une entreprise française.
Débats Autour de l’Italianité
Les réticences soulevées par Caltagirone et Delfin étaient principalement fondées sur les enjeux de « l’italianité » et de la préservation de l’indépendance de Generali face à des partenaires étrangers. Leur crainte est que cette fusion avec Natixis entraîne des décisions qui pourraient compromettre l’épargne des Italiens et, plus globalement, la stabilité des obligations d’État. Pourtant, Donnet a fermement réfuté ces préoccupations, affirmant à plusieurs reprises que l’alliance avec Natixis n’affecterait en rien l’économie nationale.
Parallèlement, les dissidents ont tenté de mobiliser le soutien des investisseurs pour freiner cet accord jugé « préjudiciable ». Leur position a été renforcée par l’entrée d’UniCredit, qui a augmenté sa participation à 6,5 % et a supporté l’idée d’un changement de gouvernance au sein de Generali.
Un Tournant pour Generali
Le renouvellement de Philippe Donnet en tant que PDG de Generali marque une étape cruciale pour l’assureur italien. En s’appuyant sur une base de soutien solide, il cherche à renforcer la position de l’entreprise tant sur le marché national qu’international. À l’heure où les enjeux de la gestion d’actifs prennent une ampleur considérable, cette nouvelle ère sous la direction de Donnet pourrait ouvrir la voie à des opportunités inédites pour Generali. La capacité de l’entreprise à naviguer à travers les tensions internes et les craintes exprimées par certains actionnaires sera déterminante pour sa croissance future et son influence sur le marché.