Des centaines de salariés de la chaîne d’articles de sport Decathlon ont participé à des arrêts de travail à travers la France, mobilisés par la CFDT pour revendiquer des améliorations salariales et des conditions de travail plus justes. D’après Sébastien Chauvin, délégué syndical CFDT, plus de 500 employés ont répondu à l’appel à la grève, avec des actions de quelques heures à une journée dans une centaine de points de vente. Malgré cette mobilisation, aucun magasin n’a été contraint de fermer ses portes.
Decathlon emploie environ 20 000 personnes en France, dont 12 000 dans ses magasins. « Nous demandons des salaires en adéquation avec nos responsabilités et notre engagement, un système d’évaluation annuel plus juste et un renforcement des effectifs en CDI », a expliqué Chauvin. Ce mouvement de protestation bénéficie également du soutien de la CGT. De son côté, la direction a affirmé qu’elle reste attentive aux préoccupations et revendications des employés, tout en précisant qu’elle maintient un dialogue régulier avec eux. Cependant, le management n’a pas pu donner d’estimation sur le nombre exact de grévistes lors de la mobilisation.
Conditions de travail affectées par des chantiers
À Paris, une petite trentaine de salariés de Decathlon, syndiqués à la CFDT, avaient prévu de se rassembler devant le magasin de la place de la Madeleine. Néanmoins, un orage de grêle a perturbé leur assemblée, qui s’est finalement tenue à l’intérieur du magasin. Les employés ont exprimé leur mécontentement face aux conditions de travail qu’ils jugent dégradées par des travaux lourds en cours depuis plusieurs mois au sein du bâtiment qui accueille le magasin.
« Ce point de vente génère l’un des plus gros chiffres d’affaires du groupe au plan mondial, atteignant 60 millions d’euros. La direction a choisi de ne pas arrêter l’activité pendant les travaux », a déploré Sébastien Chauvin. Bien que la CFDT soit la troisième organisation syndicale au sein de l’entreprise, elle est la plus représentative auprès des employés. Cela fait déjà plusieurs mois que la CFDT a lancé un appel à la grève, en décembre dernier, pour réclamer de meilleures rémunérations. Les mouvements de grève restent toutefois peu fréquents dans cette enseigne, qui fait partie du groupe Mulliez, également propriétaire d’Auchan, Boulanger, et Leroy Merlin.
Activités des salariés et réactions de la direction
Les revendications des grévistes s’articulent autour de plusieurs axes. Selon les salariés, l’augmentation des salaires est cruciale pour reconnaître leur investissement au quotidien, ainsi que pour améliorer les conditions de travail dans les magasins en pleine activité. Les employés souhaitent que la direction prenne en compte les réalités de leur travail, qui incluent des exigences élevées et souvent des conditions difficiles, notamment dans le cadre des travaux en cours.
La direction, bien que favorable à un dialogue constructif, a du mal à évaluer l’impact de ces mouvements sur ses activités. La mise en œuvre d’un meilleur système d’évaluation des performances et l’attribution de contrats à durée indéterminée sont également au cœur des revendications. La création de postes supplémentaires est perçue comme une nécessité pour alléger la charge de travail des employés actuels, qui se sentent souvent débordés.
Les grèves de Decathlon représentent en somme un problème qui transcende les simples revendications salariales pour toucher à des questions de conditions de travail et de reconnaissance professionnelle. À mesure que les discussions se poursuivent, il reste à déterminer si la direction sera capable de trouver des solutions satisfaisantes pour les employés mobilisés.
Le futur des revendications salariales
Les perspectives d’évolution des revendications salariales chez Decathlon dépendront en grande partie de la capacité des syndicats à maintenir une pression constante sur la direction. Les rapports entre les employés et le management joueront un rôle déterminant dans la mise en place de mesures concrètes, comme des augmentations de salaires et des améliorations des conditions de travail. L’avenir des employés de Decathlon repose donc sur la continuité de ce dialogue social et la volonté de la direction d’écouter et d’agir en réponse aux préoccupations exprimées.
