Mobilisation des Taxis contre un Nouveau Modèle de Transport Sanitaire
Les chauffeurs de taxis à travers la France se mobilisent cette semaine en réaction au projet de l’Assurance Maladie visant à instaurer un modèle unique pour le transport des malades. Cette initiative, approuvée par le gouvernement, suscite de vives inquiétudes parmi les professionnels du secteur.
Un Mouvement de Protestation Générale
Des milliers de taxis ont pris part à des manifestations dans plusieurs villes, notamment à Paris, Pau, Amiens et Bastia. À Paris, près d’un millier de chauffeurs ont convergé pour exprimer leur mécontentement. Les tensions ont monté en fin d’après-midi, entraînant l’interpellation de 64 personnes par les forces de l’ordre. Les manifestants, qui étaient environ 970 à Paris, dénoncent les nouvelles conditions tarifaires et la concurrence des VTC.
Des incidents ont eu lieu en milieu de journée, avec des pneus et des palettes incendiés sur la voie publique. Environ 250 chauffeurs ont tenté de marcher sur le boulevard Raspail, brandissant des fumigènes, mais ont été repoussés par les forces de police qui ont eu recours à des gaz lacrymogènes.
Un Projet Contesté par les Professionnels
Le projet de l’Assurance Maladie, destiné à remplacer le système actuel jugé trop complexe, prévoit qu’à partir du 1er octobre, les taxis conventionnés seront rémunérés selon un forfait de 13 euros et une tarification kilométrique. Cette solution vise à réguler les coûts des transports sanitaires, dont les dépenses ont considérablement augmenté ces dernières années.
Selon les chiffres, les frais de transport sanitaire ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards rien que pour les taxis conventionnés, une hausse de 45% en cinq ans. Les taxis craignent que cette nouvelle tarification nuise à leur revenu, une situation qui semble insupportable pour beaucoup d’entre eux.
Des Perceptions de Perte Economique Amenées par le Projet
À Bastia, les chauffeurs ont bloqué la sortie du port de commerce, tandis qu’à Amiens, des ralentissements ont été provoqués au nord de la ville. À Montpellier, des opérations escargot ont perturbé la circulation vers des lieux clés comme l’aéroport et des bureaux de l’Assurance Maladie. Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération Nationale des Taxis, a affirmé qu’ils ne quitteraient pas tant qu’un retrait du projet ne serait pas obtenu. Elle a également signalé une absence de dialogue avec les ministres concernés.
Actuellement, environ 85% des taxis se consacrent au transport conventionné, et les chauffeurs s’inquiètent de la perte potentielle de 25 à 30% de leur chiffre d’affaires. De nombreux chauffeurs constatent que les nouvelles dispositions les poussent vers des conditions de précarité économique.
La Concurrence des VTC, Une Inquiétude Persistante
La montée en flèche des VTC dans le secteur du transport rend la situation encore plus délicate. À Pau, des échauffourées sont survenues lorsque des chauffeurs ont essayé de faire entendre leur voix. La manifestation à Pau a également fait écho à des revendications plus larges sur le manque d’écoute des autorités.
Les taxis proposent des discussions sur l’optimisation des coûts et le transport partagé, mais insistent sur la nécessité de suspendre le projet actuel, qu’ils qualifient d’imposé sans véritable concertation. Dans un climat déjà tendu, beaucoup de chauffeurs se sont également exprimés contre la concurrence accrue que représentent les VTC. Un responsable d’une compagnie de taxis à Montpellier a dénoncé une absence de contrôle sur cette concurrence jugée déloyale.
Les chauffeurs se retrouvent ainsi pris entre des modifications réglementaires qui menacent leur viabilité économique et une concurrence à la hausse, renforçant le sentiment d’urgence et d’angoisse au sein de cette profession.
