L’alerte sur les suppressions d’emplois
Entre septembre 2023 et mai 2025, un total de 381 plans sociaux a été enregistré à travers divers secteurs, y compris l’industrie et le commerce. Ce chiffre alarmant a été présenté par Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Estimations en mains, entre 157.903 et 244.655 emplois, qu’ils soient directs ou indirects, sont à risque de suppression ou directement menacés depuis le début de l’année 2023. Ce constat s’appuie sur la dernière enquête menée par la centrale syndicale, qui a également recensé près de 250 projets de licenciement en cours à la fin du mois de novembre.
Un constat préoccupant
Sophie Binet a exprimé son indignation quant aux choix opérés par le patronat et le gouvernement. Elle a précisé que ces décisions conduisent inévitablement à une augmentation du chômage. « Derrière ces chiffres, il y a des territoires dévastés, des familles affectées, et une perte irréparable de savoir-faire essentiel pour notre pays », a-t-elle déclaré. Les secteurs les plus touchés incluent la métallurgie, l’automobile, les industries chimiques ainsi que le commerce. Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, a été particulièrement virulent en dénonçant une désindustrialisation systématique orchestrée par les dirigeants d’entreprise et les gouvernements successifs.
Les revendications des syndicats
Face à cette crise, la CGT exige un moratoire sur les licenciements. Sophie Binet a appelé à une véritable recherche de repreneurs pour les entreprises en difficulté. Elle a également plaidé pour que toute aide publique soit associée à un avis conforme des Comités Sociaux Économiques (CSE), afin que les employés aient le pouvoir d’empêcher les entreprises de licencier tout en bénéficiant d’aides publiques.
Elodie Ferrier, secrétaire fédérale de la CGT pour le secteur du commerce et des services, a ajouté que les entreprises bénéficiant de fonds publics devraient être interdites d’initier des plans sociaux dans les années suivant la réception de ces aides. Ce point de vue est d’autant plus pertinent dans le contexte d’ArcelorMittal, une entreprise emblématique de l’industrie française, qui a annoncé la suppression de 600 postes sur le sol français.
Réaction du gouvernement
Interrogé sur la question de la nationalisation d’ArcelorMittal, le président de la République a fermement rejeté cette idée, malgré les appels des syndicats, des employés et des partis de gauche. Ce refus de considérer des solutions radicales témoigne des tensions qui persistent entre les besoins économiques et les impacts sociaux des décisions prises.
Un impact à long terme
Les conséquences de ces plans sociaux ne se limitent pas à la perte d’emplois. En effet, ils entraînent également une décapitalisation des compétences essentielles dans des secteurs stratégiques pour l’économie nationale. Ce processus de désindustrialisation risque de compromettre la compétitivité future de la France sur les marchés internationaux.
Alors que la crise économique continue de frapper, des voix s’élèvent pour dénoncer la lenteur des réactions tant des entreprises que du gouvernement face à une situation qui s’aggrave. Les salariés se retrouvent en première ligne, confrontés à l’incertitude de l’avenir et à la fragilité de leurs emplois.
La nécessité d’une action concertée
Il est devenu urgent d’agir afin d’inverser cette tendance. Les syndicats appellent à un partenariat renforcé entre le gouvernement, le patronat et les salariés pour trouver des solutions durables. Cela inclut non seulement des engagements clairs quant à la protection des emplois, mais aussi un renforcement des politiques industrielles en faveur de la reconversion et de la formation.
L’avenir de milliers de travailleurs repose sur la capacité de la France à anticiper et à répondre aux défis économiques posés par la mondialisation. Une approche proactive, axée sur l’innovation et la durabilité, est nécessaire pour garantir que les demandes des syndicats soient entendues et prises en compte dans les décisions à venir. Ce n’est qu’à travers un dialogue constructif et une réel volonté de coopération que l’on pourra espérer protéger les emplois et assurer un avenir meilleur pour tous.