samedi, juin 7, 2025

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Aïd Al-Adha : l’adaptation des hôtels face à l’annulation du sacrifice


L’impact de l’annulation du rituel de sacrifice sur l’hôtellerie marocaine

À l’approche de la célébration de l’Aïd Al-Adha, le secteur hôtelier au Maroc fait face à une question cruciale : l’annulation du rituel du sacrifice influencera-t-elle la fréquentation des établissements ? Traditionnellement, de nombreux hôtels proposaient des offres spéciales, offrant la possibilité de sacrifier un mouton sur place, un service particulièrement apprécié des familles. Cependant, cette année, les options offertes par les hôtels sont en mutation, reflétant la nécessité d’adaptation face à cette situation.

Une adaptation nécessaire des offres hôtelières

Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, évoque les implications de cette nouvelle donne pour le secteur. Bien qu’il admette que l’annulation du rituel du sacrifice pourrait nuire aux réservations, il note que le plus grand défi réside dans le calendrier. Avec l’Aïd tombant un samedi, de nombreuses familles se retrouvent avec peu de temps libre pour justifier un déplacement. En d’autres termes, la durée limitée des vacances pourrait dissuader les familles de planifier des voyages importants.

Des établissements tels que l’Hôtel Eden Andalou Aquapark & Spa à Marrakech ont déjà décidé de réorienter leurs offres. Ali Chaoui, le directeur de l’hôtel, souligne qu’ils respectent l’appel royal et ne proposeront pas le service de sacrifice. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils abandonnent l’esprit festif. Pour cette occasion, l’hôtel a conçu une journée à thème intégrant restauration et animations, tout en maintenant une ambiance conviviale.

Des alternatives créatives pour maintenir l’enthousiasme des clients

Malgré l’absence du rituel du sacrifice, de nombreux établissements mettent en avant des offres enrichies. Les hôtels, bien que ne proposant plus de méchoui, offrent des promotions visant à encourager les séjours pendant cette période. Ces offres peuvent contenir des remises sur les nuitées, des forfaits incluant des repas traditionnels et des activités familiales diverses, tout en prenant soin de garder une ambiance festive vivante.

Pour les hôtels, le plus grand défi réside dans la création d’une atmosphère accueillante, permettant aux familles de célébrer ensemble. En diversifiant leurs options, les hôtels espèrent attirer des clients tout en compensant, autant que possible, les pertes liées à l’annulation du rituel et à la brièveté du week-end.

Un défi d’image plutôt que de profit immédiat

Ali Chaoui fait remarquer que l’Aïd ne représente traditionnellement pas une source de profit considérable pour les hôtels, en raison des coûts associés. C’est plutôt une belle occasion pour travailler leur image de marque et renforcer la fidélité de la clientèle. Il insiste sur l’importance d’offrir une expérience de qualité aux vacanciers, en particulier ceux qui choisissent de célébrer les fêtes religieuses. Cette période est donc vue comme une opportunité pour les établissements, plutôt qu’un simple défi économique.

Une vision différente : vers un tourisme renouvelé

Ali El Kadiri, président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière dans le nord du Maroc, adopte une perspective différente, suggérant que l’annulation de la contrainte du sacrifice pourrait inciter certains Marocains à voyager davantage. Bien que les réservations restent modérées, il note que l’absence de cette obligation peut constituer un avantage pour le tourisme. De nombreux Marocains, connus pour leurs réservations de dernière minute, pourraient être davantage enclins à planifier des escapades malgré la nature comprimée des vacances.

La logique démontre que ceux qui souhaitent voyager pourraient toujours trouver des moyens dégager un emploi du temps favorable, en créant des opportunités pour prolonger leur week-end.

La continuité des traditions familiales malgré les changements

Malgré les changements imposés par l’annulation du rituel de sacrifice, il semble que de nombreuses familles demeurent attachées aux vacances dans les hôtels. Les fêtes continuent de représenter un moment de rassemblement et de joie, bien que cela se fasse dans un contexte modifié. Plusieurs familles, initialement réticentes à l’idée de voyager pendant l’Aïd, ont redirigé leur budget, alloué précédemment pour le mouton, vers des séjours touristiques, mettant ainsi en avant l’adaptabilité et l’importance changeante des traditions.

En somme, alors que le paysage de l’Aïd au Maroc se transforme, les acteurs de l’industrie hôtelière se montrent résilients, cherchant des solutions créatives pour continuer à offrir des expériences mémorables aux familles.

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