État actuel de la direction de La Poste
Le 25 juin, le mandat de Philippe Wahl à la tête de La Poste devait se conclure en raison de son âge. Toutefois, en raison de l’absence de décision de l’Élysée concernant son successeur, il a été reconduit par intérim à son poste.
Transition à la direction
Philippe Wahl, qui a officié pendant douze ans à la direction de La Poste, continuera à présider le conseil d’administration du groupe. Dans un communiqué, La Poste a expliqué que cette décision visait à garantir la continuité des opérations en l’absence d’une nomination définitive.
Pour assurer la gestion quotidienne, Philippe Bajou, actuel secrétaire général et directeur général adjoint, a assumé le rôle opérationnel. Bajou a débuté sa carrière au sein de l’entreprise en 1982 et connaît donc bien son fonctionnement.
Délais dans la nomination d’un successeur
C’est Emmanuel Macron qui doit désigner le nouveau PDG de La Poste, une nomination qui doit ensuite être validée par le parlement. Cependant, l’exécutif a dépassé le délai recommandé pour cette proposition, laissant une situation d’incertitude. Les statuts de La Poste permettent de scinder les rôles de président et de directeur général, une solution qui a été adoptée lors de l’assemblée générale récente.
Changements au sein du conseil d’administration
Lors de la même assemblée, les actionnaires de La Poste, principalement représentés par la Caisse des Dépôts et l’État, ont renouvelé certaines fonctions au sein du conseil. Olivier Sichel a été reconduit dans ses fonctions, tandis que Claire Waysand, également candidate pour succéder à Wahl, a été écartée. Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, est désormais membre du conseil d’administration.
La situation a provoqué des réactions au sein des syndicats, notamment de Sud PTT, qui a exprimé son mécontentement concernant la reconduction de Wahl, critiquant la stratégie adoptée ces dernières années et ses conséquences sur l’accessibilité des services postaux.
Candidats à la succession
Le processus de nomination d’un nouveau PDG inclut l’audition de plusieurs candidats par le comité des nominations. Parmi les candidats, deux proviennent de l’intérieur de l’organisation : Nathalie Collin, directrice de la branche Grand Public et Numérique, et Stéphane Dedeyan, président du directoire de La Banque postale.
Déboires de l’un des candidats
Stéphane Dedeyan a cependant décidé de se retirer de la course suite à une controverse médiatique concernant ses prétentions salariales. Selon des sources, il aurait souhaité conserver son salaire actuel, supérieur à celui du PDG sortant. Les rumeurs liées à ses exigences financières ont suscité des critiques, le poussant ainsi à abandonner sa candidature.
Autres candidats examinés
En plus des candidats internes, quatre autres candidats externes ont été auditionnés. Parmi eux figurent Jérôme Fournel, ancien directeur de cabinet d’un ex-Premier ministre et ancien directeur des Finances publiques, ainsi que Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia, et Marie Cheval, dirigeante de Carmila, une entité associée à Carrefour.
La multi-sectorialité de La Poste, qui inclut des branches telles que la téléphonie mobile, les services financiers et l’assurance, complique la situation. Avec 230 000 employés, dont une part significative travaille à l’international, le groupe atteint un chiffre d’affaires de 34,6 milliards d’euros. Cependant, la diminution du volume de courrier et le financement partiel de ses missions par l’État ajoutent à la pression sur la future direction.
La désignation d’un nouveau leader à La Poste se révèle donc être un enjeu crucial, tant pour l’entreprise elle-même que pour les services qu’elle rend au public. Le choix qui sera fait répondra à des défis complexes et exigera une vision claire pour l’avenir de l’organisation.