Cannes : Une Nouvelle Politique pour les Croisières
À partir de 2026, la célèbre ville côtière de Cannes, située dans les Alpes-Maritimes, mettra en œuvre des restrictions strictes concernant l’accostage des navires de croisière. Un seul de ces géants des mers, capable de transporter plus de 3 000 passagers, sera autorisé à faire escale chaque jour, et il ne sera jamais permis d’accueillir deux navires en même temps.
Une Réduction Significative des Escales
Le conseil municipal de Cannes a récemment approuvé un contrat avec l’entreprise en charge de la gestion du terminal de croisières, ce qui va engendrer une diminution notable du nombre d’arrêts de croisières dans la ville. En 2026, le nombre total d’escalades de ces grands navires sera réduit de près de 50%, passant de 34 à seulement 31 escales en 2027. Par ailleurs, pour préserver l’environnement, il a été convenu que le nombre de croisiéristes serait limité à 6 000 par jour. Cette initiative s’inscrit dans une démarche visant une « trajectoire environnementale vertueuse », qui pourrait évoluer vers l’acceptation exclusive de navires de petite taille, transportant jusqu’à 1 300 passagers, d’ici 2030.
Des Initiatives Similaires à Nice et Marseille
La ville de Nice a déjà pris des mesures similaires pour réguler l’afflux de croisiéristes. Dans la rade de Villefranche-sur-Mer, le nombre d’escalades est également restreint à 65 par an, garantissant qu’un seul bateau soit présent à la fois. De plus, seuls les navires ne dépassant pas 450 passagers pourront accoster, permettant ainsi de protéger l’environnement tout en préservant l’attrait touristique de la région.
À Marseille, des initiatives ont été mises en place pour favoriser une approche plus durable pour les croisières. La ville a investi dans des infrastructures permettant aux navires de se brancher sur le réseau électrique du port. Cela permet aux croisiéristes de couper leurs moteurs à quai, améliorant ainsi la qualité de l’air et réduisant les nuisances sonores.
L’Exemple de Venise
Venise, un autre joyau méditerranéen, a pris des mesures radicales face à l’impact négatif des paquebots sur son patrimoine historique. Depuis l’été 2021, la ville a interdit l’accès des grands navires de croisière à son centre historique, ou "cœur" de la ville, afin de protéger ses canaux et ses monuments emblématiques. Cette décision souligne la prise de conscience croissante des impacts environnementaux et sociaux des croisières dans les destinations touristiques.
Un Équilibre à Trouver
Les mesures adoptées par Cannes, Nice et Marseille témoignent d’une volonté de trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement et les bénéfices économiques du tourisme. Ces villes cherchent à réduire l’effet de masse des croisiéristes tout en continuant à accueillir des visiteurs. Cette tendance pourrait influencer d’autres destinations méditerranéennes à envisager des stratégies similaires.
Les Retombées Économiques du Tourisme Nautique
Il est indéniable que le secteur des croisières contribue de manière significative à l’économie locale. Les achats effectués par les passagers et les retombées sur les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et des activités touristiques sont non négligeables. Cependant, cette prospérité économique doit être tempérée par la nécessité de protéger les écosystèmes délicats des côtes méditerranéennes, de la pollution et du surcharge touristique.
Vers un Tourisme Durable
Les initiatives de Cannes et des autres villes côtières montrent une volonté claire d’avancer vers un modèle de tourisme plus durable et respectueux de l’environnement. Le défi pour les municipalités est maintenant de gérer cette transition sans nuire à leur attractivité touristique. En réfléchissant à des solutions innovantes, ces villes pourraient bien ouvrir la voie à un renouveau dans le secteur des croisières, où durabilité rime enfin avec prospérité.
