L’équipe féminine de football suisse se prépare intensément pour l’Euro 2025, qui se déroulera en Suisse du 2 au 27 juillet. Après des mois de préparation à travers des localités pittoresques comme Thoune et Saint-Gall, la sélection helvétique, qui n’a jusqu’à présent jamais dépassé la phase de groupes d’un championnat d’Europe, espère enfin marquer son empreinte sur la scène internationale.
Un retour à la victoire avant le tournoi
Avant de défier la Norvège lors de son match d’ouverture au Parc Saint-Jacques de Bâle, la Suisse a mis fin à une série inquiétante de huit matchs sans victoire en s’imposant 4-1 contre la République tchèque lors d’un match amical. Cette victoire apporte une bouffée d’air frais avant un challenge européen redoutable, prévu de longue date par l’Association suisse de football (ASF).
L’ASF a pour ambition de développer le football féminin, un objectif que son président, Dominique Blanc, répète sans relâche. La sélection a été confiée à Pia Sundhage, une figure respectée du football mondial, qui a entraîné des équipes comme les États-Unis et le Brésil. À son arrivée, elle a exprimé son enthousiasme pour le projet et a été perçue comme un véritable tremplin pour l’avenir du football féminin en Suisse.
Des ambitions à réaliser
Sundhage a pour mission de doubler le nombre de licenciées féminines, actuellement estimé à 40 000, d’ici 2027. Avec son expérience à l’international, elle espère créer une dynamique qui fera briller le football helvète. D’après ses propres mots, son souhait est de voir ses joueuses « prendre de la place et faire entendre leurs voix », afin de transcender les attentes et les standards actuels.
Cependant, ce défi se heurte à la réalité d’une équipe classée 23e au sein de la FIFA, ressentant le flou entre l’excellence et le développement. Si de nombreux jeunes talents émergent, beaucoup de joueuses clés jouent à l’étranger pour acquérir une expérience compétitive. Sur les 23 appelées pour l’Euro, seules cinq ont évolué cette saison dans les rangs suisses, ce qui souligne un véritable défi pour l’équipe nationale à l’approche du tournoi.
Un écart à combler
La perte de certaines joueuses prometteuses illustre la concurrence féroce dans les ligues européennes, marquée par des conditions souvent peu favorables pour les clubs locaux. Ce manque de ressources peut fragiliser les ambitions affichées par la fédération. Meriame Terchoune, une attaquante de l’équipe nationale, reste sceptique sur la promesse d’un avenir radieux à l’issue de cet Euro. Elle se rappelle de l’engouement suscité par la Coupe du Monde 2019, qui, après une promotion énorme, n’a pas généré les retombées escomptées.
Malgré une dotation record de 41 millions d’euros pour l’Euro, la Suisse doit éviter de brûler les étapes. Comme l’indique Terchoune, « il y a encore un grand écart entre les sélections », faisant allusion aux performances des équipes dans les différents niveaux de compétition. Elle souligne que la Suisse oscille entre les ligues A et B dans le cadre des Nations League, reflétant ainsi les défis que l’équipe doit encore surmonter.
Des signes positifs pour l’avenir
Malgré ces difficultés, l’équipe nationale bénéficie d’un soutien croissant et d’un afflux de talents à fort potentiel. Des joueuses comme Sydney Schertenleib et Leila Wandeler, faisant partie des nouvelles générations montantes, suscitent de l’espoir pour l’avenir du football féminin en Suisse. La vente de plus de 80% des billets pour l’Euro avant même le coup d’envoi est un autre signe d’engouement et d’engagement du public.
Avec un public prévu nombreux pour son premier match contre la Norvège, l’équipe de Suisse est sur le point de marquer le début d’une nouvelle ère. Les attentes sont élevées et, avec le bon soutien, la sélection pourrait bien atteindre des sommets inexplorés. Ainsi, se profile un avenir prometteur pour le football féminin en Suisse, tant sur le plan national qu’international.
