samedi, avril 19, 2025

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À l’aube du printemps, les réserves de gaz en France s’effritent


Perspectives de NaTran pour la fin de l’hiver

NaTran, anciennement connu sous le nom de GRTgaz, affiche une certaine confiance pour la fin de la saison hivernale, tout en exprimant des réserves pour la prochaine année. L’entreprise appelle à la nécessité d’entamer une « reconstitution » des réserves de gaz dès le mois d’avril.

État du marché et prévisions

Sur le tableau positif, on constate une stabilisation sur les marchés du gaz en Europe, accompagnée de fluctuations de prix moindres. Cependant, la situation est préoccupante puisque les stocks de gaz en France sont réservés à seulement 22%, proches de niveaux historiquement bas. Le pays doit espérer une fin d’hiver sans vagues de froid supplémentaires et un printemps clément. En l’absence de ces conditions, il pourrait devoir réduire ses exportations ou puiser dans les réserves des pays voisins, comme l’a souligné Sandrine Meunier, directrice générale de NaTran, lors de la récente présentation du bilan pour 2024.

L’année passée, les prix du gaz ont atteint des niveaux plus abordables, affichant un prix moyen de 34 euros par MWh sur les marchés de gros, bien loin des sommets atteints en 2022. Toutefois, ces tarifs restent supérieurs aux niveaux d’avant la crise énergétique. À long terme, une nouvelle baisse des prix semble envisageable, avec des négociations pour des volumes en 2028 situés autour de 27 euros le MWh. Étonnamment, les tarifs à court terme se situent entre 40 et 50 euros le MWh, tandis que ceux de l’été 2025 surpassent ceux de l’hiver 2025, ce qui décourage les acteurs de remplir les stocks, craignant des pertes économiques.

Consommation de gaz en France

La consommation de gaz en France a chuté de 5,5 % par rapport à l’année précédente, atteignant 361 TWh. Ce déclin résulte principalement d’une utilisation réduite des centrales électriques au gaz, dont la consommation a diminué de 16 %, n’atteignant que 16 TWh. En revanche, la production d’électricité nucléaire et renouvelable, en particulier solaire et hydraulique, a connu une augmentation. La demande industrielle demeure stable, avec une légère hausse de 0,8 % à 109 TWh. Les PME et les ménages, quant à eux, ont diminué leur consommation de gaz de 0,6 % pour atteindre 235 TWh.

Dépendance à l’importation de gaz russe

La France continue d’être fortement dépendante des importations de gaz. La production de biométhane local ne représente actuellement que 12 TWh, bien que cela marque une hausse de 28 % en un an. La majorité des approvisionnements en gaz dans l’Hexagone se fait aujourd’hui par le biais de l’importation de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), qui constitue 57 % des importations, tandis que le reste provient de Norvège via des pipelines.

La dépendance vis-à-vis du gaz russe persiste, avec environ 32 % des GNL entrant en France d’origine russe, représentant 18,2 % du total des importations. Sandrine Meunier a rappelé qu’il n’y a plus d’importation de gaz russe par pipeline en Europe. L’objectif fixé par l’Union Européenne est d’éliminer complètement ces importations d’ici 2027. Meunier a également souligné la difficulté de retracer l’origine exacte du gaz, car les importations sont souvent gérées par divers expéditeurs et intermédiaires. NaTran joue un rôle crucial en tant que réseau de transport, en faisant transiter 110 TWh de gaz, principalement vers des pays comme l’Allemagne, la Belgique et la Suisse, qui réexporte vers d’autres pays européens.

Au fur et à mesure que les défis énergétiques perdurent, la réussite de la France et de l’Europe dans la transition énergétique et la gestion des ressources gazières sera déterminante pour l’avenir économique et environnemental de la région.

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