Une touriste espagnole a été kidnappée dans le sud de l’Algérie, puis emmenée au Mali.
Une touriste espagnole a été kidnappée le mercredi 15 janvier dans le sud de l’Algérie par des terroristes armés appartenant à la branche de Daech au Sahel. Cet enlèvement, confirmé par plusieurs médias espagnols et sahéliens, n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle des autorités algériennes, qui demeurent silencieuses face à cet incident sécuritaire majeur.
Cette affaire révèle une fois de plus les problèmes d’insécurité en Algérie, un sujet qui a déjà fait la Une de nombreux médias espagnols, maghrébins et sahéliens. Le quotidien espagnol El País rapporte dans son édition du jeudi 16 janvier que « le gouvernement espagnol a lancé une enquête sur l’enlèvement d’une de ses ressortissantes, supposément transférée au Mali par des éléments armés affiliés à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ». Cette enquête repose sur des informations provenant de «sources locales fiables», bien que l’Algérie n’ait toujours pas publié de déclaration officielle.
Selon les informations disponibles, la touriste a été enlevée dans une zone non précisée du sud algérien. Tandis que ses accompagnateurs ont été libérés près de la frontière algéro-malienne, les interrogations se multiplient quant à l’absence de communication des autorités algériennes sur cet acte terroriste.
Le site mauritanien Sahara Media, spécialisé dans le suivi des activités terroristes au Sahel, a confirmé cette information. Ce rapt survient peu après une mise en garde du ministère britannique des Affaires étrangères conseillant aux voyageurs étrangers d’éviter les zones frontalières de l’Algérie, jugées très dangereuses. L’Espagne, pour sa part, a appelé ses citoyens à signaler tout déplacement en Algérie aux consulats espagnols ainsi qu’aux forces de sécurité algériennes pour assurer leur sécurité.
Ces événements accentuent les doutes sur les capacités des autorités algériennes à garantir la sécurité, notamment dans les régions frontalières. Ils portent également un coup dur aux efforts du pays pour promouvoir le tourisme. En moins d’une semaine, deux enlèvements majeurs ont été signalés dans la région : celui d’une Autrichienne au Niger et celui de la ressortissante espagnole en Algérie. Les deux incidents sont attribués à l’EIGS, un groupe terroriste émanant d’une scission avec AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique).
L’EIGS, créé en 2015 par Adnan Abu El Walid Es-Sahraoui – ancien milicien du Polisario – a établi de solides ramifications dans le sud algérien. Ce groupe opère parallèlement au JNIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) dirigé par Iyad Ag Ghali, un chef touareg malien établi en Algérie. Historiquement, plusieurs groupes terroristes actifs au Sahel ont été dirigés par des ressortissants algériens, souvent issus de la guerre civile des années 1990, ce qui met en lumière la persistance de ces réseaux.
Face à ces menaces, la communauté internationale s’inquiète de l’incapacité des autorités algériennes à maîtriser ces zones critiques, laissant planer un climat d’insécurité préjudiciable à l’image du pays.