L’avocat de l’accusé, maître Guillaume Gombart, s’interrogeait : « Quelle réponse la justice peut-elle apporter à cet homme perdu et livré à lui-même, et surtout, comment en est-il arrivé là ? » Ce questionnement faisait écho à la situation difficile de son client lors de son audience au tribunal correctionnel.
Philippe G., 57 ans, se tenait dans le box, revêtu d’un anorak beige. Son visage révélait les combats auxquels il avait fait face, tant sur le plan personnel que judiciaire. Le 6 novembre, il a été arrêté dans un foyer de réinsertion à Versailles, suite à un signalement de la directrice de l’établissement.
Ce jour-là, alors qu’il était en état d’ébriété, Philippe a tenté d’étrangler une résidente en raison d’un désaccord lié à des vêtements non récupérés rapidement. Par la suite, il a brisé deux vitrages avec ses poings. Cela faisait seulement deux semaines qu’il résidait dans ce foyer. Son passé reste flou pour les enquêteurs, et le prévenu lui-même ne semble pas prêt à en parler davantage.
« Un taux d’alcool de 2 g »
Interrogé sur son adresse, Philippe répond qu’il n’en a pas. La présidente du tribunal impose celle du foyer. Cela fait sept ans qu’il ne travaille plus, et en tant qu’ancien militaire, il ne bénéficie que d’une pension réduite. Dans cet établissement, il avait pour projet de remettre à jour son CV et de chercher un emploi.
Après avoir lutté contre l’alcoolisme, Philippe avait cessé de boire durant deux ans, mais a récemment rechuté. Ce jour-là, il a consommé plusieurs bières et une bouteille de whisky, atteignant un taux d’alcoolémie de 2 g par litre. Bien qu’il ait gardé quelques souvenirs de la nuit, il ne se rappelle pas de l’agression.
La présidente rappelle la gravité de l’agression, notant que saisir quelqu’un à la gorge n’est pas un acte anodin. Un résident a dû intervenir pour secourir la victime. Philippe, visiblement confus, explique que l’alcool n’est pas sa vraie nature et que ce n’est pas lui qui agissait ainsi.
Policiers en renfort
Lors des interventions policières, Philippe a eu un comportement agressif, menaçant les agents présents. Ce comportement, confirmé par la directrice du foyer, évoquait un état de grande agitation. Les policiers ont documenté cet incident par vidéo.
La procureure a indiqué que l’alcool ne pouvait pas servir d’excuse à son comportement violent, soulignant son long passé d’alcoolisme. Sa agressivité était telle qu’un deuxième groupe de police a dû venir en renfort. Elle a également mentionné ses antécédents judiciaires, marqués par plusieurs condamnations pour violence.
Le tribunal a suivi les recommandations de la procureure en condamnant Philippe à douze mois de prison ferme. Il devra purger six mois supplémentaires pour révocation de sursis et se voit interdire l’accès au foyer durant deux ans. Avant de conclure, la présidente a ajouté un conseil : « Votre incarcération peut être l’occasion de vous éloigner de l’alcool. »
