L’influenceur algérien connu sous le nom de « Doualemn » fait face à une situation juridique délicate. Théoriquement prévu pour être jugé à la fin de février à Montpellier, cet homme a été placé en centre de rétention, ce qui signifie qu’il risque une expulsion imminente. Son avocat, Me Jean-Baptiste Mousset, conteste les accusations qui lui sont faites, affirmant qu’il n’a pas incité à « tuer » un opposant au gouvernement algérien.
Me Mousset a exprimé ses regrets quant à la précipitation des autorités, soulignant que la décision aurait dû attendre celle d’un tribunal indépendant, exempt de pressions politiques et médiatiques.
La préfecture de l’Hérault a annoncé avoir retiré son titre de séjour à Doualemn, le plaçant immédiatement en rétention administrative en raison de ce qu’elle considère comme des menaces graves à l’ordre public, fondées sur des provocations publiques à commettre des actes criminels.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a émis un arrêté d’expulsion. Me Mousset a indiqué qu’il envisage de contester cette décision auprès du tribunal administratif à Paris.
Le procureur de Montpellier, Fabrice Belargent, a révélé que Doualemn, appréhendé par les forces de l’ordre, serait jugé pour « provocation à commettre un crime ou un délit » le 24 février. Actuellement, il n’est ni en détention provisoire ni sous contrôle judiciaire.
Les problèmes de Doualemn ont débuté avec la publication d’une vidéo sur TikTok. Le maire de Montpellier et le préfet de l’Hérault avaient signalé cette vidéo, l’accusant d’appeler au meurtre et de proférer des propos antisémites envers un manifestant s’opposant au pouvoir algérien.
Cependant, le procureur a récemment précisé que des traductions de la vidéo, réalisées par des experts, ont montré que Doualemn n’avait pas effectivement prononcé des mots tels que « tuez-le » ou lancé un appel spécifique à l’encontre d’une personne identifiée nommément. Il a néanmoins reconnu avoir fait des commentaires inappropriés et a exprimé des regrets pour ses propos.
D’autres influenceurs algériens font également l’objet d’une attention particulière de la part des autorités françaises en raison de contenu jugé haineux sur Internet. Deux d’entre eux sont actuellement en détention en attendant leurs procès.