Investissements majeurs pour la maintenance à Dunkerque
ArcelorMittal France a récemment confirmé un investissement de 254 millions d’euros dédié à des travaux de maintenance sur son site situé à Dunkerque, dans le département du Nord. Cette opération intensive impliquera l’arrêt complet du haut-fourneau numéro 4, qui est le plus grand d’Europe, pour une durée de près de trois mois, à partir du 15 avril.
Des travaux de grande envergure
Les interventions prévues porteront principalement sur la chaîne d’agglomération, où les matières premières destinées aux hauts-fourneaux sont préparées. En plus de la maintenance du haut-fourneau 4, un convertisseur de l’aciérie sera également concerné. Après une interruption de 75 jours, le haut-fourneau sera remis en service et fonctionnera à plein régime après une période de production intensifiée de quinze jours.
Le groupe sidérurgique a souligné que ces travaux sont essentiels pour préserver l’efficacité des équipements et enrichir leurs fonctionnalités. Parallèlement, ils visent à préparer le site pour sa future transition vers des pratiques plus durables, dans le cadre de son ambition de décarbonation.
Suspension des projets d’investissement en décarbonation
Bien que ces travaux de maintenance soient cruciaux, ils interviennent dans un contexte de suspension des projets d’investissements pour la décarbonation en Europe, annoncée par ArcelorMittal à la fin de l’année 2024. Le site de Dunkerque avait été au cœur de projets ambitieux, avec un investissement de 1,8 milliard d’euros, dont 850 millions d’euros provenaient d’une aide d’État. La direction d’ArcelorMittal a précisé que l’arrêt programmé du haut-fourneau 4 est indépendant de la suspension de ce vaste projet, en insistant sur le fait que ces opérations auraient eu lieu de toute manière.
Des mesures avaient été adoptées en amont pour minimiser l’impact de l’arrêt, notamment par le biais d’une gestion proactive des stocks en interne et l’approvisionnement en brames depuis d’autres sites du groupe.
Quelles implications pour l’avenir de l’usine ?
Le site de Dunkerque, qui couvre 450 hectares et emploie près de 3 200 personnes, a récemment été confronté à des défis supplémentaire. En janvier, une partie des installations, à savoir la cokerie, a été touchée par un incendie. Cette situation a suscité des préoccupations quant au manque d’investissements sur le site, comme l’a souligné un représentant syndical.
En février, ArcelorMittal a également évoqué des changements possibles au niveau de sa structure organisationnelle, en envisageant de transférer certaines activités basées en Europe vers l’Inde. Ce réarrangement s’inscrit dans un environnement industriel marqué par de sérieuses pressions, surtout en ce qui concerne la production d’acier sur le continent européen. Le groupe a exprimé ses préoccupations face à des défis actuels affectant l’industrie, notamment en lien avec les potentielles augmentations des droits de douane sur les importations américaines d’acier, introduites par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.
Perspectives et défis à venir
Alors qu’ArcelorMittal procède à ces mises à jour essentielles de l’infrastructure, la question demeure quant aux implications à long terme pour le site de Dunkerque et plus largement pour l’industrie sidérurgique en Europe. La réussite de cette transition vers des procédés de production moins polluants est cruciale non seulement pour la compétitivité de l’entreprise, mais aussi pour l’avenir du secteur dans son ensemble.
En somme, la combinaison d’importants travaux de maintenance et d’une réévaluation stratégique des investissements témoigne des défis complexes auxquels fait face l’industrie de l’acier, notamment dans le cadre de la durabilité et de l’innovation dans les procédés de production.
