Mobilisation pour la Grève Générale du 5 février 2025
L’association ATTAC Maroc a récemment affiché son soutien à la grève générale nationale prévue pour le 5 février 2025. Elle encourage tous ses membres à participer activement à cette manifestation. Organisée par la Confédération démocratique du travail (CDT), cette grève reçoit le soutien de différents syndicats et organisations qui dénoncent les politiques économiques et sociales du gouvernement, jugées nuisibles pour les travailleurs et les classes populaires.
Un Contexte de Tensions Syndicales
Au cours d’un Conseil national extraordinaire tenu le 1er février, la CDT a décidé de cette grève face à un climat de tensions grandissantes avec le gouvernement, notamment en ce qui concerne la loi sur la grève. D’autres syndicats, tels que l’Union marocaine du travail (UMT) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), ont également appelé à cette mobilisation, réaffirmant leur volonté de s’opposer à des politiques qu’ils considèrent comme anti-syndicales.
Les Griefs Contre la Politique Gouvernementale
Les critiques envers le gouvernement se concentrent principalement sur son orientation économique. De nombreux syndicats accusent le pouvoir de privilégier un « capitalisme de rente » au détriment des droits fondamentaux des travailleurs. Les reproches incluent le manque de véritable dialogue social et l’introduction de lois jugées controversées, comme la loi organique sur la grève. De plus, la flexibilisation du marché du travail a exacerbé les inquiétudes parmi les travailleurs. ATTAC Maroc souligne que le gouvernement utilise sa majorité parlementaire pour adopter des réformes sociales sans véritable consensus, en contradiction avec les engagements pris lors de discussions antérieures.
Une « Offensive Multidimensionnelle » de l’État
Dans son appel, ATTAC Maroc dénonce une offensive de l’État visant à nuire à la classe ouvrière et aux couches populaires. L’association met en lumière l’impact de l’endettement public, utilisé pour financer des projets d’infrastructures au bénéfice de grands investisseurs, ainsi que les exonérations fiscales accordées à ces derniers. La privatisation progressive des services publics, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, est également pointée du doigt.
Défis dans le Secteur Agricole
Le secteur agricole est un autre aspect illustrant les contradictions des politiques mises en place. Alors que le pays dépend de plus en plus des importations alimentaires, les exploitations modernes continuent d’exporter massivement leurs produits, laissant les ouvriers agricoles dans des conditions de travail précaires et avec des salaires dérisoires. L’ATTAC rappelle les récentes mobilisations dans la région du Souss, qui mettent en évidence la vulnérabilité croissante des travailleurs agricoles.
Augmentation du Coût de la Vie et Libertés Syndicales
La hausse des coûts de la vie et la diminution du pouvoir d’achat alimentent la colère sociale, entraînant une recrudescence des manifestations dans divers secteurs. ATTAC Maroc dénonce une stratégie gouvernementale visant à restreindre les libertés syndicales et à limiter le droit de grève, se préparant ainsi à de possibles réformes, notamment en matière de retraites. Ces initiatives sont perçues comme des tentatives de criminaliser le mouvement social, entraînant une réaction collective.
Un Appel à la Résistance Collective
L’appel à l’action lancé par ATTAC Maroc est le reflet d’un mouvement de contestation plus large, susceptible de s’intensifier dans les mois à venir. Alors que le gouvernement est considéré comme inflexible face aux revendications sociales et économiques, la pression exercée par les syndicats et les mouvements contestataires pourrait entraîner de nouvelles formes de mobilisation. Cette dynamique préfigure des luttes futures pour une meilleure justice sociale et des conditions de vie dignes pour tous les travailleurs.
En somme, cette grève générale annoncée pour le 5 février 2025 représente une occasion cruciale pour ceux qui aspirent à des changements significatifs dans la politique sociale du pays.