Performance de Crédit Mutuel Alliance fédérale en 2024
Crédit Mutuel Alliance fédérale, qui regroupe une majorité des fédérations régionales du groupe Crédit Mutuel, a annoncé un bénéfice net de 4,1 milliards d’euros pour l’année 2024, affichant une légère augmentation de 0,2 % par rapport à l’année précédente. Le produit net bancaire, un indicateur clé équivalent au chiffre d’affaires dans le secteur bancaire, a progressé de 3,4 %, atteignant 16,6 milliards d’euros.
Le président de l’institution, Daniel Baal, a exprimé de vives critiques sur la récente mesure gouvernementale imposant une surtaxe sur les bénéfices des entreprises. Qualifiant cette initiative de « taxe sur le made in France », Baal la considère comme « injuste ». Lors d’une conférence en ligne, il a mis en avant que cette surtaxe, prévue pour entrer en vigueur en 2025, aura un impact direct sur les résultats de l’entreprise, entraînant un coût supplémentaire de 400 millions d’euros. Il avertit que cela nuira non seulement au résultat de l’année suivante, mais également aux ressources allouées au dividende sociétal, qui s’élève à 60 millions d’euros.
Engagement sociétal et prévisions pour l’avenir
Crédit Mutuel alloue chaque année une partie de ses profits à des initiatives environnementales et sociales, un engagement désigné sous le terme de « dividende sociétal ». Pour l’année 2024, ce dividende a atteint 574 millions d’euros. Malgré le climat incertain qu’entraîne cette surtaxe, le président reste optimiste et annonce sa volonté de « créer encore de la valeur en 2025 » et de la partager avec ses sociétaires, clients et la communauté au sens large.
Les secteurs en forte croissance
En analysant les différentes branches d’activité, il apparaît que le secteur des assurances a subi une forte dynamique de croissance avec une augmentation de 21,1 % de ses revenus, portant ceux-ci à 1,4 milliard d’euros. Les activités spécialisées, telles que la banque privée, le financement et l’investissement, ainsi que la gestion d’actifs, ont également connu une progression significative de 7,1 %, atteignant 2,9 milliards d’euros.
La banque de détail face aux défis
En revanche, les réseaux de banque de détail, incluant les enseignes comme Crédit Mutuel et CIC en France, ainsi que Targobank en Allemagne, ont connu des résultats plus mitigés. Les revenus de cette catégorie sont restés pratiquement stables, avec une légère progression de 0,6 %, totalisant 12,3 milliards d’euros. Cependant, le bénéfice net de ces activités a subi une baisse marquée de 23,8 %, tombant à 1,8 milliard d’euros.
Cette performance inquiétante s’explique par un contexte économique difficile marqué par une « faiblesse de la demande de crédits », surtout dans le secteur de l’habitat, ainsi que par une augmentation des défaillances d’entreprises. En conséquence, le coût du risque, qui représente les provisions constituées pour pallier les éventuels non-paiements des crédits, a crû de près de 60 %, dépassant les 2 milliards d’euros.
Conclusion financière
Ces résultats révèlent une dichotomie au sein de l’organisation, avec d’un côté une forte hausse des activités d’assurance et des spécialités, tandis que la banque de détail peine à maintenir ses résultats dans un environnement économique instable. Le groupe ne communique pas ses résultats en lien avec le Crédit Mutuel Arkéa, qui inclut plusieurs fédérations spécifiques comme celles de Bretagne et du Sud-Ouest, ajoutant une couche de complexité à l’évaluation globale de la performance de l’ensemble du groupe. L’année 2025 s’annonce comme un défi, notamment avec les charges additionnelles imposées par la nouvelle taxe, mais les dirigeants affichent leur détermination à relever ces défis tout en continuant à investir dans des projets porteurs de sens pour la société.