Mobilisation des chauffeurs de taxi à Paris
Après une pause de dix jours, les chauffeurs de taxi parisien renouent avec leurs actions revendicatives, en ciblant les aéroports et en organisant une manifestation devant le ministère de l’Économie et des Finances. Leur mécontentement persiste concernant la nouvelle convention de l’Assurance maladie relative aux transports sanitaires, qui suscite une vive opposition.
Rassemblement à Bercy
Le cadre de protestation s’est intensifié dès mardi après-midi, avec environ cinquante taxis qui ont pris position à Bercy, protégés par un dispositif policier. Les responsables de la Fédération nationale du taxi (FNDT) ont annoncé des intentions de bloquer le ministère dans le 12e arrondissement de Paris, avec une installation prévue qui pourrait remonter dès ce 10 juin à 15 heures et se poursuivre jusqu’au 12 juin. Dominique Buisson, secrétaire fédéral de la FNDT, a souligné l’importance de cette mobilisation comme un moyen de faire pression sur les autorités.
Actions prévues dans les aéroports et gares
Les conducteurs de taxis ont planifié des actions dans les aéroports dès 6 heures du matin, le mercredi 11 juin. Les gares parisiennes pourraient aussi voir des rassemblements, une piste qui est encore en évaluation. Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT), a alerté sur les conséquences dramatiques de la situation : « Envisager de mettre 60.000 taxis en difficulté, c’est un coup dur pour l’ensemble du secteur. »
Réunion cruciale au ministère de la Santé
Cette mobilisation interviennent quelques jours avant une réunion décisive au ministère de la Santé, où les représentants des taxis espèrent faire entendre leurs revendications. Cette réunion du 11 juin pourrait offrir une porte de sortie au conflit, mais les chauffeurs semblent déjà déterminés à intensifier la pression si leurs demandes ne sont pas prises en compte. Dominique Buisson avertit : « Nous entrons dans une logique de rapport de force pour transformer cela en un blocage à l’échelle nationale. » Depuis la fin mai, plusieurs réunions ont été organisées sans toutefois parvenir à apaiser les tensions.
Les enjeux des revendications des chauffeurs
Les revendications des chauffeurs de taxi se concentrent sur deux principaux points. D’une part, ils contestent la nouvelle convention sur les transports sanitaires, qui propose de supprimer le remboursement automatique des trajets à vide et d’encourager le transport partagé. Cette politique vise à réduire les dépenses, déjà en forte hausse depuis 2019, atteignant 6,74 milliards d’euros en 2024, selon les estimations de la Caisse nationale de l’Assurance maladie. Après une mobilisation intense, le Premier ministre avait promis de réexaminer certains aspects de cette convention, mais son application reste déjà fixée pour octobre, soulevant de nouvelles inquiétudes.
Problèmes liés aux plateformes de VTC
En parallèle, les taxis réclament une meilleure régulation du secteur des VTC, considérés comme des concurrents directs. Des tensions similaires chez les chauffeurs de VTC se sont également manifestées, avec des manifestations à travers plusieurs grandes villes françaises. À Paris, Lyon, Montpellier, et d’autres localités, des rassemblements ont eu lieu, notamment devant des bureaux d’Uber, pour demander un moratoire sur le nombre de chauffeurs. Les professionnels du secteur craignent que la saturation actuelle ne compromette leur capacité à réaliser un chiffre d’affaires suffisant.
Cette période de revendications montre clairement la lutte pour la survie des chauffeurs traditionnels face à un environnement en constante évolution, où la nécessité de faire entendre leur voix devient de plus en plus urgente. Les prochaines actions à venir, à la fois dans les aéroports et devant les instances gouvernementales, devraient continuer à mettre en lumière les défis auxquels ce secteur est confronté.