Changement de leadership à EDF
Le paysage industriel français est en pleine évolution avec la nomination proposée de Bernard Fontana, ancien directeur général de Framatome, pour succéder à Luc Rémont à la présidence d’EDF. Ce changement, annoncé par l’Élysée, s’inscrit dans un contexte de tensions autour des prix de vente de l’électricité nucléaire. Bernard Fontana, à la tête de Framatome depuis 2015, apporte avec lui une solide expérience acquise dans des entreprises majeures et un parcours diversifié dans des secteurs variés, allant de l’énergie aux matériaux de construction.
Un parcours riche en expériences
Originaire de Madagascar et diplômé de l’École Nationale Supérieure des Techniques Avancées après avoir terminé sa formation à l’École Polytechnique, Bernard Fontana a construit sa carrière en gravissant les échelons au sein de grandes entreprises industrielles. Après avoir commencé sa carrière à la Société nationale des poudres et des explosifs (SNPE), il a rapidement été promu à des postes de direction, notamment celui de président de SNPE Inc. aux États-Unis. Cette expérience lui a permis de gérer des crises majeures, comme les conséquences de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse.
Une expérience dans l’acier et le ciment
En 2004, il a rejoint Arcelor à Luxembourg, peu après la fusion de plusieurs sidérurgistes européens. Fontana a joué un rôle clé dans la résistance à des acquisitions hostiles, notamment contre Mittal. En tant que directeur des ressources humaines, il a contribué à façonner la culture d’ArcelorMittal, et plus tard, il a dirigé la division des aciers inoxydables, transformée en Aperam. Son parcours l’a également mené au sein de l’entreprise suisse Holcim, où il a orchestré une fusion réussie avec Lafarge en 2015. La gestion de cette fusion et le souhait de revenir vers l’industrie nucléaire l’ont conduit à minister à Framatome.
Framatome : Redressement et défis
À son arrivée chez Framatome, l’entreprise faisait face à d’importantes difficultés financières, exacerbées par des échecs d’investissements et la catastrophe de Fukushima en 2011. Bernard Fontana a rapidement pris des mesures pour stabiliser la société, en recentrant l’entreprise sur ses compétences clés : la conception, la fabrication et la maintenance de chaudières et de combustibles nucléaires. Sous sa direction, Framatome a su rebondir et se positionner comme un acteur incontournable, fabriquant des équipements essentiels pour 92 des 400 réacteurs nucléaires en service dans le monde.
Souveraineté et stratégies industrielles
Bernard Fontana souligne l’importance de la souveraineté dans le secteur nucléaire, affirmant que les compétences et technologies de pointe y sont cruciales. L’industrie nucléaire partage également des synergies avec le domaine de la défense, précisant qu’un engagement rigoureux et la capacité à innover sont essentiels pour répondre aux défis actuels. Sa nomination à la présidence d’EDF, bien que soumise à l’approbation du Parlement, témoigne d’une volonté de renforcer la position de la France dans la filière nucléaire.
Perspectives d’avenir pour EDF
Si cette nomination est confirmée, Bernard Fontana devra gérer des enjeux cruciaux pour EDF, notamment en matière de transition énergétique et de dérèglementation dans le secteur. Avec un œil sur l’avenir, il fera face à des décisions stratégiques sur les investissements dans le nucléaire et l’énergies renouvelables. Sa vaste expérience dans des environnements complexes et son leadership reconnu sont des atouts qui pourraient permettre à EDF de surmonter ses défis en cours et de se projeter vers un avenir durable.
En somme, le choix de Bernard Fontana à la tête d’EDF représente une étape importante non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour l’ensemble du secteur énergétique français. Avec des attentes élevées et une vision claire, il est appelé à jouer un rôle clé dans la transformation du paysage énergétique national.