Le Développement comme Droit Fondamental
La présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach, a récemment exposé sa vision du développement, insistant sur le fait qu’il n’est pas seulement lié à des indicateurs économiques ou à des plafonds de programmes sociaux. Elle définit le développement comme un droit humain fondamental qui doit s’appuyer sur une approche globale intégrant des valeurs essentielles telles que liberté, égalité, justice et solidarité.
Une Vision Élargie du Développement
Lors d’un événement organisé par le Conseil supérieur des Oulémas à Rabat, Bouayach a déclaré que la notion de développement dépasse la simple satisfaction des besoins matériels des individus. Selon elle, le développement doit aussi concerner l’élimination des barrières qui entravent la pleine jouissance des droits, permettant ainsi aux personnes de devenir des acteurs actifs plutôt que de rester de simples bénéficiaires passifs de l’assistance. Cette vision repose sur trois principes primordiaux :
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Un Droit Humain : Le développement doit être perçu comme un droit humain permettant aux individus de renforcer leurs capacités et de participer activement à la vie économique et sociale.
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Responsabilisation : Le développement ne doit pas se limiter à combler des besoins, mais doit aussi responsabiliser les individus, leur donnant les outils pour construire leur propre avenir.
- Approche Inclusive : Une approche intégrant les droits humains et englobant des dimensions juridiques, économiques et culturelles est essentielle pour garantir un développement durable et inclusif.
Culture, Développement et Droits de l’Homme
Amina Bouayach souligne également que le développement ne peut être mesuré exclusivement par des données économiques. Une évaluation efficace doit tenir compte des dimensions culturelles et sociales aussi fondamentales.
Dans son discours, elle établit un lien entre le développement et les droits de l’Homme à travers le prisme de l’Islam, révélant que les valeurs fondamentales de cette religion ne sont pas incompatibles avec les principes de respect des droits humains. Elle évoque la possibilité d’un ijtihad, ou effort d’interprétation, qui pourrait non seulement renforcer cette harmonie mais également l’adapter aux évolutions sociétales contemporaines. D’après Bouayach, l’ijtihad juridique est crucial pour aligner les valeurs des droits humains sur le cadre éthique islamique, nécessitant un examen des pratiques individuelles et collectives sous des perspectives juridiques, sociales et culturelles.
Les Valeurs Clés du Développement au Maroc
Pour Amina Bouayach, quatre valeurs fondamentales sont au cœur de la construction d’un développement harmonieux au Maroc :
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Liberté : Véritable pierre angulaire, la liberté est décrite comme un impératif pour le développement durable.
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Égalité : Pour garantir un développement équitable, les disparités économiques et sociales doivent être éliminées.
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Justice : Cette valeur ne se limite pas à la répartition des ressources, mais englobe également la capacité des groupes vulnérables à bénéficier pleinement des opportunités offertes.
- Solidarité : C’est une valeur intrinsèque à la culture marocaine, renforçant ainsi la cohésion sociale au sein des communautés.
Réformer pour Progresser
Bouayach a mis en lumière l’importance de réformer le discours religieux pour accompagner les dynamiques de développement. Elle a souligné que l’immobilisme dans ce domaine peut freiner les progrès sociaux. Elle demande donc un renouvellement des interprétations religieuses, adapté aux besoins contemporains. Elle rend hommage à Ibn Rochd, qui reconnaissait l’importance d’une approche rationnelle de l’interprétation des textes religieux, en tenant compte de l’évolution des réalités sociales et économiques.
L’Éducation comme Pilier Fondamental
Un autre point soulevé par Bouayach est le rôle prépondérant de l’éducation dans la promotion du développement. Elle soutient que l’avenir d’une société dépend largement de sa capacité à encourager la pensée critique et à privilégier la recherche scientifique. L’éducation doit également inciter les citoyens à comprendre et à répondre intelligemment aux défis qu’ils rencontrent quotidiennement.
Elle appelle à une transformation des approches de développement au Maroc, basées sur le respect des droits humains et une culture de participation active des citoyens. Pour assurer la pérennité des avancées, les politiques de développement doivent refléter les désirs de la population en intégrant des processus participatifs dans leur élaboration.
Amina Bouayach conclut en soulignant que la synergie entre les finalités de l’Islam et les principes des droits humains ouvre la voie à des politiques de développement équilibrées, qui respectent la dignité humaine tout en maximisant les chances d’une vie digne et durable pour tous les citoyens.
