Des Promotions Contestées au Cœur d’un Scandale Administratif à Casablanca-Settat
Des informations récentes indiquent que la promotion d’agents non qualifiés au sein de la police administrative dans la région de Casablanca-Settat soulève de sérieuses préoccupations. Des commissions d’inspection, appelées par la Cour régionale des comptes, ont été dépêchées dans diverses communes de la région. Les résultats de leurs investigations révèlent que des anciens agents recrutés temporairement ont été élevés au statut de policiers administratifs, bien qu’ils manquent des qualifications et de la formation nécessaires pour occuper de telles fonctions.
Une Utilisation Politique de la Police Administrative
Il apparaît que ces agents ont été employés principalement pour réaliser des contrôles et rédiger des procès-verbaux à la demande de présidents de communes. Ces derniers ont manifestement exercé un pouvoir arbitraire dans la gestion des documents, choisissant sélectivement quels cas transmettre aux bureaux compétents à Casablanca pour validation. Pire encore, certaines de ces personnes ont servi d’instrument de pression contre des opposants politiques.
Les rapports évoquent également des plaintes déposées par des élus, faisant état d’abus de pouvoir. Selon ces plaintes, la police administrative serait exploitée à des fins de règlement de comptes politiques. Cette manipulation s’est traduite par un ciblage délibéré de projets de construction, d’établissements privés d’enseignement, de restaurants, ainsi que de salons de beauté, en fonction de considérations partisanes.
Dysfonctionnements Repérés par les Inspecteurs
Les audits mentionnent des difficultés d’accès à des documents administratifs et aux procès-verbaux des opérations de contrôle, ce qui reflète des problèmes structurels au sein des services concernés. Les inspecteurs ont rencontré des obstacles lors de leurs démarches, ce qui entrave la transparence nécessaire au bon fonctionnement de l’administration.
Les enquêteurs rapportent aussi que ces agents sont souvent sélectionnés pour leur loyauté envers certaines figures politiques, plutôt que sur la base de leurs compétences. Beaucoup d’entre eux ne disposent pas des aptitudes techniques requises pour remplir efficacement leur rôle, que ce soit pour identifier les infractions ou pour rédiger des rapports pertinents.
Une Absence de Contrôle et de Responsabilité
Il est à noter que ces agents semblent échapper à bon nombre des règles administratives habituelles. De nombreux rapports indiquent qu’ils ne respectent pas les horaires de travail standard, et qu’ils utilisent des véhicules de service sans cadre clair. Les services communaux, quant à eux, n’ont pas fourni les registres nécessaires concernant les dépenses courantes et l’utilisation de carburant.
La police administrative, supervisée directement par le président du conseil communal, a pour mission d’offrir un soutien technique et logistique dans plusieurs domaines cruciaux. Cela inclut l’application des décisions en matière d’urbanisme, de sécurité publique et de gestion des espaces communaux. Elle est également responsable de la sensibilisation des citoyens et de la préservation des biens publics.
Un Risque de Marginalisation de la Police Administrative
Les rapports indiquent que certains présidents de communes font preuve de négligence en matière de gestion de la police administrative. Cela se manifeste notamment par le refus de traiter des centaines de procès-verbaux documentant des infractions, dans des domaines aussi variés que l’urbanisme, la santé publique, et les occupations illégales de l’espace public. Ces comportements sont souvent motivés par des considérations politiques, les responsables locaux évitant de sanctionner les contrevenants pour maintenir des alliances stratégiques.
Ces pratiques non seulement sapent l’autorité de la loi, mais elles mettent également en péril la collecte des recettes destinées aux budgets des collectivités. L’absence de mesures coercitives contre les infractions compromet sérieusement le système de régulation qui devrait régir l’administration publique.
Un Appel à la Transparence et à l’Éthique
Ce scandale met en lumière la nécessité d’un système plus transparent et responsable au sein des administrations publiques. Les problèmes structurels révélés par ces enquêtes nécessitent une action immédiate pour rétablir l’intégrité de la police administrative et assurer qu’elle puisse accomplir ses missions essentielles sans interférence politique.
L’enjeu est clair : il est impératif de réformer la direction et la supervision de ces agents pour garantir un service public efficace, équitable et respectueux des règles. La restauration de la confiance du public dans les institutions dépendra de la capacité des autorités à traiter ces questions avec rigueur et détermination.