Coupures de courant en Transdniestrie : un coup dur pour la population
La Transdniestrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, fait face à de sévères coupures de courant à partir de ce vendredi soir. Cette décision intervient suite à l’interruption des livraisons de gaz russe, essentielles pour alimenter le quotidien de ses 500 000 habitants. Depuis la chute de l’URSS, cette petite région échappe à l’autorité de la capitale moldave, Chisinau, et a dû fermer de nombreuses entreprises industrielles en raison du manque d’électricité.
Le ministère de l’Économie de la Transdniestrie a annoncé que des coupures de courant auront lieu régulièrement de 18h00 à 22h00. Son dirigeant, Vadim Krasnosselski, a averti que la pression sur le réseau électrique ne cessera d’augmenter. Actuellement, plus de 3 000 foyers se retrouvent privés d’électricité et de chauffage à cause de surcharges sur le réseau.
Les responsables locaux décrivent la situation comme une "grave crise" ayant des conséquences "irréversibles". En effet, l’arrêt des livraisons de gaz russe, décidé suite à un différend financier entre Moscou et Chisinau, a plongé la région dans l’incertitude. Gazprom, la compagnie gazière russe, fournissait auparavant du gaz à la région sans paiement direct, la Transdniestrie, n’étant pas reconnue par la communauté internationale, envoyant les factures à Chisinau. Cela a contribué à creuser la dette de Moldavie envers Gazprom, estimée à plus de 700 millions de dollars par Moscou, alors que Chisinau la chiffre à seulement 9 millions.
Alors que la majorité de la Moldavie bénéficie encore de continuité dans l’approvisionnement, grâce à l’aide de la Roumanie et aux efforts de réduction de la consommation, la Transdniestrie se voit isolée. En dehors de cette région, la Moldavie n’a pas reçu de gaz russe depuis le début du conflit en Ukraine, mais dépend encore largement de la centrale thermique de Cuciurgan, implantée en Transdniestrie pour son électricité.
Cette situation suscite des inquiétudes au sein de plusieurs pays d’Europe de l’Est, notamment en raison de l’interruption de l’approvisionnement gazière russe vers l’Union européenne via l’Ukraine.