Problèmes de corrosion sur le réacteur de Civaux
Récemment, des découvertes préoccupantes ont été faites concernant le réacteur nucléaire n°2 de la centrale de Civaux, situé dans la Vienne. Des cas de corrosion sous contrainte ont été identifiés, ce qui a conduit EDF à mettre en place un suivi rigoureux et des mesures correctives. Selon Régis Clement, responsable adjoint de la production nucléaire chez EDF, le réacteur « devrait redémarrer le 30 juillet ». Il a précisé que, pour le moment, ces incidents n’affectent pas la disponibilité générale ni la production de l’ensemble du parc nucléaire.
Un programme de détection renforcé
Depuis 2022, EDF a mis en œuvre un dispositif de détection systématique de ces défauts, suite à une réduction significative de sa capacité de production d’électricité nucléaire due à d’importantes problématiques techniques. Ce programme, qui inclut des contrôles réguliers et des réparations, permet de détecter les problèmes d’une manière plus rapide qu’auparavant. La société a également renforcé ses procédures de prévention, en introduisant de nouvelles pratiques lors des soudures, assurant ainsi une surveillance accrue. À ce jour, plusieurs centaines de soudures ont été inspectées sur douze réacteurs, et seul un cas de corrosion surgissant à Civaux 2 a été signalé.
Régis Clement a affirmé que « par rapport à 2022, tous les paramètres de la gestion industrielle ont changé », suggérant une meilleure maitrise des opérations et une réduction des risques. Par ailleurs, les investigations en laboratoire se poursuivent pour mieux comprendre ces anomalies et élaborer une approche préventive pour l’avenir.
Les conséquences de la crise énergétique de 2022
La situation actuelle rappelle les moments difficiles d’EDF à la fin de l’année 2021. À cette époque, des microfissures avaient été découvertes dans les tuyaux d’un des réseaux de la centrale de Civaux. Cette découverte avait suscité les inspections de toutes les centrales aux caractéristiques techniques similaires, entraînant la détection de défauts en chaîne. Cette crise s’est amplifiée dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’impact sur EDF a été sévère, avec 32 des 56 réacteurs à l’arrêt au pic de cette crise, conduisant à une chute de la production d’électricité nucléaire à seulement 279 térawattheures (TWh) en 2022, comparé à 360 TWh en 2024. Cette situation a eu des conséquences financières dévastatrices, avec la société enregistrant l’une des plus lourdes pertes de l’histoire du CAC 40, atteignant 17,9 milliards d’euros.
Vers un redressement de la production
Depuis cette crise, EDF s’emploie à remonter le niveau de sa production d’électricité nucléaire. Cette tâche se heurte à un double défi : maintenir l’efficacité du parc existant tout en préparant l’avenir de l’entreprise, notamment avec la construction projetée de six nouveaux réacteurs EPR 2. Ces nouveaux projets visent à renforcer la capacité de production d’énergie nucléaire et à sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays à long terme.
La stratégie adoptée par EDF semble donc viser non seulement à résoudre les problèmes techniques rencontrés, mais aussi à s’assurer que des incidents similaires ne se reproduisent plus à l’avenir. La mise en œuvre de meilleures pratiques de maintenance et de contrôle devrait permettre à l’énergéticien de naviguer dans un environnement énergétique en constante évolution, tout en mettant à jour ses infrastructures pour répondre aux besoins croissants d’énergie durable et fiable.
En résumé, EDF, face à des défis importants, démontre une volonté de renforcer ses opérations et d’améliorer sa gestion des risques. La coopération entre l’ensemble des parties prenantes sera essentielle pour garantir que le parc nucléaire français reste résilient et opérationnel dans les années à venir.
