Decathlon s’implante au cœur des villes
La célèbre enseigne Decathlon se lance dans une nouvelle aventure en ouvrant un magasin spécialement dédié aux passionnés de course à pied dans le centre commercial Promenade Sainte-Catherine à Bordeaux. Ce concept de boutique, nommé « Decathlon running », occupe un espace de 160 m² et attire déjà l’attention des nombreux joggeurs qui aiment parcourir les quais de la ville. À première vue, les clients découvrent une large sélection de chaussures de sport, avec un ratio de 60% de marques renommées et 40% de la propre marque Kiprun. Des vêtements et accessoires adaptés à l’univers de la course viennent compléter cette offre ciblée.
Un concept innovant pour les coureurs
Ce nouveau magasin représente une approche inédite pour Decathlon, marquant une volonté d’atteindre une clientèle urbaine passionnée et avertie. Un aspect marquant de cette expérience client est la possibilité d’analyser la foulée grâce à des semelles connectées intégrées dans les chaussures, utilisées sur un tapis de course. En seulement 50 foulées, cet outil high-tech permet d’évaluer la technique de course des utilisateurs et d’optimiser leur choix de chaussures en fonction de leurs besoins spécifiques.
Decathlon prévoit de dupliquer ce modèle novateur dans d’autres villes, pas seulement pour le running, mais également pour d’autres sports. Des projets d’ouverture de magasins axés sur le cyclisme, l’escalade, le fitness ou les activités nautiques sont déjà à l’étude. L’entreprise prévoit même d’ouvrir une deuxième boutique de ce type à Montpellier cet automne, avec la vision de s’implanter dans des métropoles françaises majeures telles que Paris, Lyon ou Marseille. « Notre objectif est de contribuer à la revitalisation des centres-villes tout en restant très sélectifs dans le choix de nos emplacements », précise le directeur général de Decathlon France, Bastien Grangeorge.
Répondre aux besoins des consommateurs urbains
La décision d’ouvrir un magasin à Bordeaux repose sur une forte demande des habitants pour le parcours de course, notamment en raison de la popularité croissante de ce sport dans la ville. L’analyse des données clients a également confirmé cet intérêt. De plus, l’enseigne a déjà su s’établir dans le centre-ville avec l’ouverture d’un des décathlons City à proximité, un concept de magasin réduit offrant une diversité de produits adaptés aux besoins locaux. Cela permettra aux Bordelais d’accéder à une offre variée tout en complétant l’inventaire disponible dans le grand magasin situé à Mérignac, à la périphérie de Bordeaux.
Une stratégie de croissance audacieuse
Cette expansion au cœur des villes représente un nouveau levier de croissance pour Decathlon, acteur majeur du secteur, même si la direction précise que cette initiative ne suffira pas à faire bouger substantiellement les volumes de vente. « Nous souhaitons que ces nouveaux magasins prennent des parts de marché », souligne Bastien Grangeorge. En d’autres termes, l’enseigne espère créer un écosystème urbain autour du sport, reliant ses boutiques dédiées aux grandes surfaces périphériques. Ces dernières ne sont pas oubliées dans cette stratégie; Decathlon prévoit également un investissement de 300 millions d’euros d’ici 2025 pour moderniser ses magasins et améliorer leur attractivité.
Perspective dans un contexte économique incertain
Ce développement stratégique est d’autant plus crucial à l’ère actuelle, où le secteur commercial fait face à des défis considérables dans un environnement économique incertain. L’année passée a été marquée par une stagnation des ventes, avec un chiffre d’affaires en France plafonné à 4,73 milliards d’euros. Cependant, malgré ces difficultés, la direction affiche un optimisme croissant. Des résultats prometteurs pour le second semestre 2024 et une légère augmentation de 2,8% en valeur du volume d’affaires depuis le début de 2025 signalent un retour en forme. La stratégie de baisse des prix, ciblant une réduction de 10% sur 1500 produits, semble également porter ses fruits. « Nous prévoyons de dépasser les 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette année », conclut Bastien Grangeorge.