Cinq ans après le décès tragique de Cédric Chouviat, un livreur, lors d’une interpellation, trois policiers doivent faire face à des accusations d’homicide involontaire à Paris. Les magistrats instructeurs ont souligné un « comportement non adapté, négligent et imprudent » de la part des forces de l’ordre, conduisant à l’asphyxie de cet homme de 42 ans, père de famille.
Doria Chouviat, la veuve de la victime, a réagi à cette annonce avec un mélange de satisfaction et de déception. Elle a exprimé sa reconnaissance pour le travail de la justice, qui a permis d’aboutir à une enquête avec des preuves solides, lui offrant ainsi une certaine clarté sur la vérité des événements. Cependant, elle regrette qu’une quatrième policière, initialement témoins assistée, n’ait pas à comparaitre lors du procès.
Doria Chouviat a également exprimé son indignation face à la qualification d’« homicide involontaire » retenue contre les policiers. Selon elle, cela ne reflète pas la gravité des faits. Elle insiste sur le fait que Cédric est mort à cause de violences volontaires excessives et illégitimes, soutenue par des vidéos, des témoignages et des expertises médicales.
Elle a ajouté que ce procès représente une occasion de dénoncer ces faits et de tenir les accusés pour responsables. Ce qui lui fait le plus peur, c’est que les policiers impliqués continuent d’exercer leurs fonctions. L’un d’eux, qu’elle qualifie de « meurtrier », occupe même un poste à responsabilité, ce qui lui semble inacceptable.
Le drame qui a mené à ce procès remonte au 3 janvier 2020, lorsqu’un contrôle policier a mal tourné pour Cédric Chouviat, qui a été plaqué au sol alors qu’il portait son casque de moto. Il a été hospitalisé dans un état critique et est décédé deux jours plus tard.
Six mois après sa mort, cette affaire est devenue emblématique des violences policières en France, notamment après une expertise judiciaire indiquant que, pendant son interpellation, Cédric avait exprimé son suffoquement à plusieurs reprises avant de perdre connaissance. Ses derniers mots ont fait écho à d’autres tragédies, notamment celle de George Floyd, dont le décès a suscité des manifestations massives aux États-Unis.