Les défis des démolitions imprévues
Les démolitions de bâtiments ne touchent pas uniquement les personnes directement concernées, mais elles génèrent également des préoccupations au sein des instances gouvernementales. Des informations récentes indiquent que le ministère de l’Intérieur a mis en place des recommandations strictes pour les autorités locales. Celles-ci sont désormais invitées à faire preuve d’une plus grande prudence avant d’initier des démarches de démolition. Actuellement, il leur a été demandé de suspendre les travaux sur des projets jugés douteux, surtout dans des zones situées dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra.
Une directive pour limiter les contentieux
Le but de cette directive est de réduire les frustrations légales pouvant survenir entre les administrations locales et les citoyens ou les investisseurs. En effet, certaines démolitions mal évaluées ont entraîné des compensations financières significatives à la charge de l’État, suite à des décisions rendues par la justice administrative. Ces sources ont également révélé que des plaintes avaient été déposées après que des constructions aient été abattues sans réflexion préalable, sur la base de leur non-conformité aux normes d’urbanisme. Les raisons évoquées incluaient des allégations selon lesquelles ces constructions auraient été érigées dans des zones résidentielles ou minorées par des modifications des plans.
Les personnes touchées par ces démolitions ont fermement exprimé leur désaccord, arguant qu’elles n’avaient enfreint aucune régulation et que les décisions de l’administration s’étaient faites sans respecter les process légaux appropriés, notamment dans certaines zones entourant Casablanca.
Contexte des projets interrompus
À ce sujet, les autorités locales justifient souvent l’annulation des projets en raison d’irrégularités notables. Cela inclut des modifications apparentes aux plans initiaux ou l’ajout d’étages, incitant ainsi à des démolitions et à l’ordonnance d’arrêt des travaux en vue d’examens approfondis. Le ministère de l’Intérieur, soucieux de contrecarrer l’influence des puissants acteurs du secteur immobilier, a intensifié les contrôles. Les démolitions et les suspensions de chantiers pourraient s’étendre, indépendamment de l’identité des propriétaires, beaucoup d’entre eux étant des figures politiques ou des promoteurs connus pour leur soutien aux différentes institutions locales.
Interventions nocturnes et construction illégale
Les deux premières semaines du mois de Ramadan ont été marquées par des interventions des autorités pour démanteler des constructions illégales, souvent érigées en un temps record, y compris pendant la nuit. Cela englobe les extensions non autorisées de bâtiments et même la création de murs en béton pour annexer des jardins et des espaces publics au sein de logements résidentiels. De plus, des travaux illégaux sur des terres communales ou appartenant aux collectivités ont été suspendus, à la suite de nombreuses réclamations restées sans réponse de la part des responsables locaux, dont plusieurs ont été réaffectés lors d’une récente réorganisation administrative.
Procédures de démolition en suspens
Des sources évoquent également des cas dans d’autres régions où les autorités locales n’ont pas encore pris de décision concernant des ordres de démolition liés à des constructions réalisées en dehors des règles d’urbanisme. Selon la réglementation en vigueur, notamment l’article 69 de la loi 12-90 sur l’urbanisme, les travaux de démolition doivent être exécutés dans un délai de 30 jours après la constatation d’une infraction. Si ce délai n’est pas respecté, c’est à l’autorité locale de se charger des opérations de démolition aux frais de l’infracteur. Cependant, il a été rapporté que les instances concernées choisissent souvent d’accorder des délais prolongés, parfois jusqu’à 18 mois, pour autoriser des modifications des projets ou ajuster les spécifications.
Face à une telle situation, il est essentiel que les autorités suivent rigoureusement les normes établies afin d’assurer une meilleure cohérence dans la gestion des constructions et de prévenir d’éventuels conflits ultérieurs avec les citoyens et les investisseurs.