Le gel des financements émanant de l’USAID, annoncé par l’administration Trump en janvier 2025, a créé une onde de choc au sein des organisations caritatives locales au Maroc. Cette décision a engendré un climat d’incertitude pour de nombreux groupes partenaires, qui se retrouvent aujourd’hui confrontés à des perturbations significatives dans leurs opérations. Les conséquences se font ressentir rapidement, mettant en péril les projets en cours et menaçant la viabilité financière de ces entités.
Les répercussions sur les ONG marocaines
À partir du 24 janvier 2025, le gouvernement américain a ordonné l’arrêt des financements liés à l’aide humanitaire, affectant des milliers de projets dans le monde entier. Au Maroc, les effets de ce gel sont devenus palpables très rapidement. Selon une étude réalisée par l’ONG Mobilising for Rights Associates, entre le 4 et le 16 février, une majorité des ONG marocaines, qui dépendent de l’appui financier américain, ont dû interrompre des services essentiels.
Près de 53 % des structures concernées ont été forcées d’annuler des activités planifiées, une illustration directe des difficultés rencontrées. Pour beaucoup, le gel des financements a eu des conséquences pratiques graves : 22 % des organisations ne peuvent plus couvrir les frais de fonctionnement, y compris le paiement des loyers, tandis que 25 % affirment qu’elles ne sont plus en mesure de rémunérer leurs employés. Ces restrictions ont même conduit à des licenciements, 11 % des répondants mentionnant des réductions de personnel.
Des impacts tragiques sur les communautés vulnérables
Les enjeux vont bien au-delà des simples difficultés administratives et financières. Pour plusieurs associations, l’arrêt des financements compromet l’aide destinée aux groupes à risque. Selon l’enquête, 19 % des organisations n’ont pas encore été remboursées pour les dépenses engagées avant le gel, et 17 % d’entre elles signalent avoir interrompu les paiements pour les coûts engagés après le 24 janvier. Ces interruptions affectent directement des programmes cruciaux touchant la santé, l’éducation et la lutte contre la pauvreté dans les communautés locales.
L’incertitude s’est également installée, rendant encore plus difficile la planification à long terme pour ces associations. Beaucoup de responsables d’organisations affirment ne pas savoir si elles pourront un jour récupérer les financements suspendus ou si elles pourront reprendre leurs activités. L’absence de communication claire à ce sujet est une source de stress majeur. Plusieurs ont exprimé leurs inquiétudes concernant d’éventuelles répercussions si la situation venait à perdurer, plaçant leurs relations avec les bailleurs de fonds dans une position précaire.
Le manque d’information et la crainte des conséquences
Un aspect particulièrement préoccupant souligné par l’enquête est le manque de communication entourant la suspension des financements. Environ 38 % des répondants ont appris la nouvelle par des voies informelles, telles que des rumeurs ou des reportages, au lieu d’une notification officielle de leurs partenaires. Cette situation a laissé de nombreuses associations dans un flou total, sans savoir comment gérer leurs obligations et activités.
Par ailleurs, la peur des représailles a également exacerbé le problème. Environ 25 % des organisations ont exprimé leur inquiétude quant aux effets potentiels de leur participation à l’enquête, craignant que cela nuise à leurs chances de récupérer des financements dans le futur. Ce climat de méfiance et d’incertitude complique encore davantage la situation pour les ONG qui luttent pour survivre dans un environnement déjà difficile.
Les impacts du gel des financements de l’USAID se font donc sentir à tous les niveaux, tant au sein des organisations touchées qu’auprès des populations vulnérables qu’elles soutiennent. Face à un avenir incertain, ces structures doivent naviguer dans un contexte complexe, où la dépendance financière et l’urgence d’aide humanitaire coexistent.