dimanche, avril 20, 2025

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El Yamani réagit avec force aux déclarations de Benali


Les tensions autour de la raffinerie Samir à Mohammedia

Les récentes déclarations de Leila Benali, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, ont une fois encore mis en évidence les profondes divergences sur le dossier de la raffinerie de pétrole Samir, située à Mohammedia. Lors d’une intervention à la Fondation Al-Faqih Tetouani, la ministre a clairement affirmé que le gouvernement attendait la résolution judiciaire de cette affaire complexe, en soulignant que la position officielle du Maroc restait inchangée.

La position du gouvernement sur la Samir

Lors de son discours, Leila Benali a également mentionné que la majorité des demandes formulées par l’entreprise dans le cadre d’un arbitrage international avaient été rejetées. Elle a précisé que le gouvernement n’avait reçu aucune demande de licence pour la production de pétrole au Maroc, un secteur qu’elle considère peu compétitif en raison du manque de production locale.

Pour apaiser les préoccupations des employés de la raffinerie, la ministre a assuré que des solutions étaient en cours d’élaboration. Bien qu’elle ait évoqué la possibilité d’une nationalisation de la Samir, nécessitant un investissement considérable, cette démarche viserait avant tout à protéger les intérêts des travailleurs et du pays. Par ailleurs, elle a soulevé les préoccupations environnementales des résidents de la ville, qui ne souhaitent pas la reprise des activités de raffinage. Benali a mentionné que la population plaidait pour la transformation de Mohammedia en une « cité des roses », un projet qui pourrait satisfaire à la fois les exigences de développement durable et les besoins des habitants en matière de santé, en raison des nuisances subies, notamment en ce qui concerne la santé des enfants.

Réactions des opposants

Cependant, ces affirmations ont suscité une réaction immédiate d’El Houssine El Yamani, secrétaire général du Front National pour la Sauvegarde de la Samir. Il a exprimé son profond désaccord avec les propos de la ministre, insistant sur le fait qu’elle manquait de légitimité pour représenter les habitants de Mohammedia, n’ayant aucun mandat électoral. Ses critiques ont porté sur la vision de la ministre concernant la fermeture de la raffinerie et ses répercussions économiques sur la communauté locale.

El Yamani a souligné que la raffinerie Samir était une source cruciale de revenus pour environ 10 % de la population de la ville, que ce soit de manière directe ou indirecte. Il a souligné que la fermeture de cette installation avait plongé de nombreuses familles dans la précarité. Selon lui, les préoccupations soulevées par la ministre concernant la pollution de la raffinerie détournaient l’attention des véritables problèmes auxquels la ville est confrontée.

La pollution persistante

Il a également évoqué d’autres sources de pollution, en mettant en lumière le rôle de la centrale thermique de Mohammedia, qui, selon lui, est à l’origine des problèmes de pollution que subissent actuellement les habitants. Bien que la Samir ait cessé ses activités il y a près de dix ans, El Yamani a insisté sur le fait que les problèmes de pollution demeurent, principalement en raison du fonctionnement de cette centrale. Il a ajouté que celle-ci, qui s’approvisionnait auparavant en fuel à bas prix auprès de la Samir, faisait désormais face à des difficultés d’approvisionnement et se tournait vers des combustibles encore plus polluants.

Pour lui, il serait préférable d’acheminer du gaz naturel à Mohammedia, comme cela a été fait pour d’autres centrales au Maroc, ce qui apporterait une solution durable aux problèmes environnementaux qui persistent.

Les investisseurs et l’avenir de la Samir

Concernant l’intérêt potentiel des investisseurs pour la raffinerie, El Yamani a fermement réagi aux affirmations de Benali, qui avait déclaré qu’aucun investisseur ne semblait intéressé par laSamir. Il a rassuré que de nombreuses entreprises, tant nationales qu’internationales, étaient toujours en discussion au sujet de cette affaire avec le tribunal de commerce et le gouvernement. Pour lui, les propos de la ministre compliquent la recherche d’une solution, en freinant les efforts de toutes les parties impliquées, qu’il s’agisse des acteurs économiques ou des institutions judiciaires.

El Yamani a rappelé que le dossier de la Samir était actuellement sous la juridiction du tribunal de commerce, et que le gouvernement n’avait pas le pouvoir décisionnel dans cette affaire. Il a réitéré l’idée que les salaires des employés étaient pris en charge par le tribunal, et non par des fonds publics.

Il a conclu en demandant à la ministre de s’abstenir de commenter un dossier qu’elle ne maîtrise pas, arguant que de telles déclarations engendrent confusion et complexité autour d’un dossier crucial qui nécessite des solutions concrètes. Ces tensions autour de la raffinerie Samir mettent en évidence un débat crucial sur l’avenir énergétique et économique de Mohammedia, ainsi que sur les préoccupations environnementales de ses habitants.

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