samedi, avril 19, 2025

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Fitch Solutions projette une croissance de 5 % pour le Maroc en 2025


Prévisions économiques pour le Maroc en 2025

La récente analyse de Fitch Solutions révèle que l’économie marocaine devrait afficher une croissance de 5% d’ici 2025, après avoir atteint 3,3% en 2024. Bien que cette prévision soit inférieure aux 5,6% envisagés précédemment, la réduction est principalement due à une production agricole en deçà des attentes, impactée par des conditions climatiques défavorables.

Néanmoins, la solidité des secteurs non agricoles jouera un rôle crucial dans le maintien de cette croissance. La politique monétaire accommodante, couplée à des investissements robustes et à un afflux significatif d’investissements directs étrangers, notamment dans des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables, devrait permettre à l’économie marocaine de suivre une voie de croissance vigoureuse.

Évolution des taux d’intérêt et impact sur l’investissement

En matière de politique monétaire, une nouvelle diminution de 25 points de base du taux directeur est prévue cette année, après une baisse de 50 points de base en 2024. Cela permettrait d’abaisser le taux à 2,25% d’ici la fin de 2025. Une telle mesure pourrait contribuer à réduire le coût des emprunts et ainsi encourager l’investissement privé. Les taux d’intérêt bancaires ont atteint des niveaux historiquement bas, 5,1% en moyenne au quatrième trimestre de 2024.

Le positionnement stratégique du Maroc, accompagné d’un climat des affaires favorable et des projets d’infrastructures liés à la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, renforce encore davantage les perspectives économiques du pays. En 2024, les investissements directs étrangers nets ont enregistré une hausse impressionnante de 55,4% par rapport à l’année précédente, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025.

Consommation privée et emploi : une dynamique contrastée

La consommation privée devrait également rester vigoureuse, soutenue par une politique budgétaire expansionniste, amenant une augmentation de 11,5% des dépenses de personnel, en incluant les salaires du secteur public. Cette dynamique pourrait être renforcée par une inflation contenue à environ 1,6% en moyenne sur l’année, ce qui préserverait le pouvoir d’achat des ménages. De plus, les transferts de fonds en provenance des Marocains de l’étranger connaissent une croissance significative, favorisée par une reprise économique en Europe.

Cependant, les défis persistent. La faible performance du secteur agricole, qui emploie près d’un tiers de la population active, maintiendra le taux de chômage à un niveau élevé. Cette situation pourrait limiter les augmentations de revenus et freiner la consommation.

Commerce extérieur : un impact limité sur la croissance

Pour 2025, la contribution nette des exportations à la croissance économique devrait être déséquilibrée, presque nulle. La reprise économique en Europe, combinée à un secteur touristique en plein essor, pourrait dynamiser la demande pour les exportations marocaines. On prévoit une hausse à 17,8 millions de touristes d’ici 2025, en partie grâce à la Coupe d’Afrique des Nations prévue en décembre de la même année.

Cependant, les bénéfices potentiels des exportations pourraient être neutralisés par une production agricole en déclin, entraînant une diminution des volumes exportés et un besoin accru d’importations.

D’autre part, des préoccupations subsistent concernant les relations commerciales internationales, notamment des discussions aux États-Unis sur l’extension des droits de douane sur certains biens, y compris les semi-conducteurs. Néanmoins, l’impact sur l’économie marocaine serait limité, car les exportations de semi-conducteurs vers les États-Unis représentent moins de 1% des exportations totales.

Risques potentiels à surveiller

Malgré des perspectives économiques globalement encourageantes, plusieurs risques baissiers nécessitent une attention particulière. Une production agricole encore plus faible que prévu pourrait freiner la croissance, aggraver le chômage et accentuer les besoins d’importation. En parallèle, les tensions géopolitiques, principalement au Moyen-Orient, pourraient entraîner une augmentation des prix du pétrole, ravivant ainsi les pressions inflationnistes.

Un éventuel ralentissement économique en Europe, aggravé par les politiques commerciales américaines, pourrait également peser sur les exportations marocaines, en particulier dans des secteurs clés comme l’automobile et le textile. Ces facteurs combinés soulignent la nécessité pour le Maroc de diversifier son économie et de renforcer sa résilience face aux aléas extérieurs.

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