Grand rassemblement sur les finances publiques
Une réunion importante consacrée aux finances publiques se tiendra mardi, fédérant des ministres, des membres du parlement, des représentants d’organismes de sécurité sociale et des acteurs des collectivités locales. L’objectif de cette rencontre est de faire le point sur « tous les risques » liés à l’élaboration du budget de l’année 2026.
François Bayrou, le Commissaire au Plan, orchestrera cette conférence, soulignant la fragilité des finances publiques, exacerbée par les tensions économiques, notamment celles engendrées par les politiques protectionnistes des États-Unis. Ce rassemblement aura lieu sous l’égide du Premier ministre, et inclura des discussions avec des figures clés comme Amélie de Montchalin, en charge des Comptes publics, et Éric Lombard, le ministre de l’Économie.
Une situation budgétaire alarmante
François Bayrou a récemment exprimé son inquiétude face aux « pathologies » budgétaires qui touchent la France depuis plusieurs décennies. Il a décrit ces déséquilibres comme d’autant plus difficiles à gérer dans le contexte actuel de crise. Il a souligné l’importance d’informer les citoyens sur ces enjeux pour pouvoir prendre les décisions nécessaires dans la confection du budget à venir.
Cette rencontre se concentrera sur l’analyse de l’endettement et du déficit de la France, qui figurent parmi les plus élevés en Europe. Cependant, il est peu probable qu’elle débouche sur des annonces concrètes. La conférence de presse qui suivra sera l’occasion pour Bayrou de partager les conclusions de ces échanges, alors que le gouvernement est sur le point de présenter son Plan budgétaire et structurel à moyen terme lors d’un conseil des ministres.
Ce colloque arrive au lendemain d’un nouveau « conseil des entreprises » à Bercy, marqué par la volonté d’engager un dialogue régulier avec le patronat. Éric Lombard a promis d’apporter un soutien aux entreprises affectées par les droits de douane imposés par les États-Unis, tout en rappelant que l’ère des dépenses sans limite est révolue. Selon Amélie de Montchalin, le mot d’ordre est désormais « quoi qu’il arrive », reflétant la détermination du gouvernement à maintenir le cap sur la politique budgétaire en dépit des incertitudes économiques.
Défis économiques en vue
Le climat économique en France est particulièrement préoccupant, avec des prévisions de croissance revues à la baisse. La projection de croissance pour l’année 2025 a été ajustée à 0,7 %, après une estimation plus optimiste de 1,1 % pour 2024. Le gouvernement reste néanmoins déterminé à réduire le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre 5,8 % en 2024, en prenant des mesures supplémentaires pour réduire les dépenses de 5 milliards d’euros.
Perspectives fiscales pour 2026
Concernant l’année 2026, Éric Lombard a déclaré qu’aucune augmentation d’impôts n’était à prévoir pour l’instant. Cependant, il a laissé entendre que des options seraient envisagées pour l’avenir, tout en écartant la législation sur la surtaxe des grandes entreprises. Il a précisé que l’essentiel des efforts devrait venir de la réduction des dépenses publiques et des finances de la sécurité sociale. Cette déclaration a suscité des craintes au sein de la majorité présidentielle, où l’idée d’une hausse des impôts est généralement mal accueillie.
François Bayrou a également insisté sur la nécessité d’améliorer le taux d’emploi des seniors comme levier de croissance. Il a mentionné, dans un souci de transparence, que les entreprises et citoyens devraient se préparer à d’éventuelles mesures fiscales à venir, y compris une augmentation de la TVA ou une contribution supplémentaire des retraités, bien que ces idées soient sujettes à débat.
Malgré les incertitudes sur la scène internationale, le gouvernement s’efforce de rassurer les marchés en engageant les fonds restants du plan France 2030, en faveur de l’innovation. À moyen terme, il vise à ramener le déficit public sous le seuil de 3 % du PIB d’ici 2029, bien qu’en retard par rapport à d’autres pays de la zone euro. Toutefois, les perspectives économiques pourraient continuer de se ternir si les tensions commerciales persistent, comme l’a souligné Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, qui prévoit une croissance potentiellement inférieure à 0,7 % cette année. La Banque de France et l’Observatoire français des conjonctures économiques prévoient, quant à elles, un PIB en progression d’environ 0,5 %.