François Provost prend les rênes de Renault
François Provost a été nommé directeur général de Renault mercredi soir et a pris la parole pour la première fois ce jeudi matin. Dans son discours, il a souligné que son mandat ne remettrait pas en cause les fondements établis par son prédécesseur, Luca de Meo. Il a affirmé que le groupe continuerait à prioriser la valeur sur le volume. Cette approche, qui a été au cœur de la stratégie de l’entreprise, vise à attirer une clientèle plus aisée et à abandonner les modèles d’entrée de gamme, même pour sa marque économique, Dacia.
Un cap tourné vers l’optimisation du produit
Le nouveau directeur général a mis en avant l’importance du produit dans la stratégie du groupe. Il a précisé que le développement de nouveaux modèles resterait une priorité. Des véhicules comme la Renault 5 électrique et le SUV Renault Rafale incarnent cette volonté d’innovation et de recherche de marges élevées. Il a également réaffirmé l’ambition de positionner Alpine comme la marque sportive premium de Renault, en insistant sur le fait qu’il faut désormais mettre en œuvre cette vision.
Une gouvernance adaptée
L’approche de François Provost ne signifie pas qu’il suivra systématiquement les traces de son prédécesseur. Jean-Dominique Senard, président de Renault, a évoqué la continuité que représente Provost, tout en mettant l’accent sur une gestion éclairée qui permettra de maintenir certains éléments tout en réajustant d’autres selon les besoins actuels.
Stratégie d’économies et développement international
Le nouveau directeur général a discuté des ambitions de l’entreprise en matière de coûts. Il a annoncé le lancement de la Renault Twingo électrique en 2026, produit qui a été développé en un temps record de 21 mois. Pour lui, l’objectif est de transférer cette efficacité à l’ensemble des processus de l’entreprise et à son réseau de fournisseurs.
Provost a également précisé qu’il n’avait pas l’intention de délocaliser les activités d’ingénierie en Chine, ce qui témoigne d’une volonté de maintenir certaines compétences en interne. Les marchés d’Amérique du Sud et d’Inde restent des priorités stratégiques pour une expansion à l’international, tandis que les États-Unis et la Chine ne font pas partie des projets d’expansion à court terme.
Revue des performances et priorités immédiates
Avant de se projeter dans l’avenir, François Provost a souligné les défis à relever actuellement. Il a reconnu que les résultats du premier semestre n’étaient pas conformes aux attentes. Malgré une augmentation du chiffre d’affaires de 2,5 % à 27,6 milliards d’euros, le bénéfice a chuté de 69 % à 461 millions d’euros. La croissance des ventes de véhicules électriques, qui génèrent moins de marges, a contribué à cette baisse des bénéfices. De plus, l’entreprise a subi une perte significative de 11,2 milliards d’euros suite à la réduction de sa participation dans Nissan.
Face à cette situation, un plan d’économies a été instauré, incluant un gel des recrutements pour l’année, à l’exception des ouvriers en usine. Ce plan vise à contrôler les coûts tout en préparant le terrain pour le futur de Renault.
Vision à long terme et défis à relever
La présentation du nouveau plan stratégique, qui remplacera le projet « Renaulution », est désormais attendue pour le premier semestre 2026, après un retard de quelques mois. La gestion actuelle des affaires et des défis à court terme est donc cruciale pour le succès de ce futur plan. François Provost devra naviguer habilement entre la continuité de l’héritage de Luca de Meo et la nécessité d’adapter la stratégie de l’entreprise aux conditions de marché en constante évolution.
Avec sa longue expérience au sein du groupe, Provost dispose d’une expertise précieuse pour mener Renault dans cette période critique. Son leadership pourrait être la clé pour franchir les obstacles actuels et établir la marque en tant que leader de l’innovation dans le secteur automobile.