Les péripéties d’un vol audacieux
Le créateur du Fly Board, Franky Zapata, a récemment tenté de réaliser une traversée de la Manche à bord de son nouvel appareil, l’Air Scooter. Ce modèle hybride, dédié à l’aviation légère, représente la première étape d’une série d’innovations anticipant l’essor des taxis volants. Le choix de la date, le 25 juillet 2025, n’était pas anodin ; il commémore le vol historique de Louis Blériot, premier aviateur à avoir réussi ce défi en 1909. Malheureusement, la tentative de Zapata ne a pas abouti. Après un décollage à Sangatte, dans le Pas-de-Calais, un problème technique a contraint l’inventeur à amerrir, et l’appareil a terminé sa course dans les eaux de la Manche.
Un vol de démonstration raté
Zapata, qui a fait ses preuves dans le domaine des sports nautiques en tant que champion de Jet-Ski, avait déjà survolé un autre site le 21 juin dernier. Lors de ce vol d’entraînement, il a évolué pendant quinze minutes au-dessus de l’étang de Berre, tout près de son site de conception. Toutefois, les nouvelles technologies comportent des risques, et ce vol a révélé un souci avec le moteur thermique de l’Air Scooter. Selon des sources proches de l’entreprise, une amerrissage d’urgence a été anticipé en cas de complications, garantissant la sécurité du pilote.
Caractéristiques de l’Air Scooter
L’Air Scooter se distingue par son design unique, avec un habitacle en forme d’œuf. Classé comme un aéronef à décollage et atterrissage vertical (VTOL), il utilise un mélange de moteurs électriques et thermiques. Son poids plume, qui s’établit à 115 kg, est obtenu grâce à une structure en fibre de carbone. L’appareil est contrôlé à l’aide d’un joystick et peut atteindre une altitude de 3000 mètres à une vitesse maximale de 100 km/h. Avec une autonomie variant de 1 h 30 à près de 2 heures selon les conditions, il offre un rayon d’action de 100 km.
Ce prototype hérite de la technologie développée dans les projets précédents de Zapata, comme le Jet Racer et le Flyboard Air. Avant de pouvoir embarquer des clients, les pilotes devront suivre une formation courte via un simulateur. Les premiers vols commerciaux devraient débuter aux États-Unis, où un « Fly Center » à Las Vegas devrait ouvrir ses portes cet automne.
Une vision optimiste pour l’avenir
Zapata prévoit d’initier ses activités aux États-Unis en raison de la réglementation plus favorable concernant les aéronefs ultralégers. Ces derniers peuvent fonctionner sans licence ni certification, un contexte moins enclin en Europe, où des strictes exigences sont imposées. Une dérogation a néanmoins été obtenue pour tester l’Air Scooter dans des conditions spécifiques.
Le prix d’un vol au-dessus des célèbres paysages du Grand Canyon est fixé à 500 dollars. Les premiers clients, qui réserveront à l’avance, auront une offre promotionnelle à 400 dollars. L’objectif de Zapata est de rendre la mobilité aérienne accessible à un plus grand nombre, avec une baisse progressive des tarifs à mesure que l’activité se développe. Actuellement, cinq exemplaires de l’Air Scooter ont déjà été vendus à des clients privés.
Un avenir prometteur avec le modèle biplace
Zapata a d’ambitieux projets pour un futur modèle biplace qui devrait entrer en phase de test d’ici fin 2026. Ce nouvel aéronef, qui bénéficiera d’une technologie de propulsion avancée, devra également passer par un processus de certification rigoureux auprès des autorités européennes et américaines. Selon Zapata, l’Air Scooter biplace pourra être utilisé par des compagnies aériennes et des aéroports pour transporter des passagers, mais aussi être exploité par sa propre entreprise.
Le développement de ce projet est entièrement financé par des capitaux privés, avec un budget estimé à 10 millions d’euros. La production industrielle des appareils devrait commencer à l’automne, avec un objectif de 100 aéronefs assemblés en 2026, et potentiellement un millier par an dans un futur proche. Des discussions sont également en cours avec des partenaires industriels pour la fourniture de pièces.
Ainsi, cette aventure audacieuse de Franky Zapata, bien que marquée par des revers, se dessine comme un tournant potentiel dans le monde de la mobilité aérienne. Les ambitions demeurent intactes, malgré les défis technologiques qui persistent.