Réorganisation de l’entreprise Gifi
Pour convaincre les banques de remettre de l’argent dans cette nouvelle procédure, le fondateur, Philippe Ginestet, a dû se retirer et quitter la direction opérationnelle de l’entreprise. Gifi, l’enseigne de bazar comptant 700 points de vente, restera entre ses mains, mais se trouve aujourd’hui en grande difficulté. Après des recherches de repreneurs, les créanciers ont décidé de lui accorder un sursis en échange de garanties, dans le cadre d’une procédure de conciliation initiée fin août.
Négociations avec les banques
Les négociations ont été intenses, impliquant une dizaine de banques et des membres de Bercy. Une accord a été signé au dernier moment, permettant aux banques d’effacer jusqu’à 470 millions d’euros de dettes, tout en entrant au capital de l’entreprise. Malgré cette opération, Philippe Ginestet demeure « actionnaire principal » de Gifi, ce qui lui permet de préserver l’indépendance de l’entreprise. Gifi recevra également un nouvel apport financier d’environ 150 millions d’euros.
Garanties apportées par Philippe Ginestet
Pour garantir cette nouvelle phase, le fondateur a proposé 270 millions d’euros de garanties via sa holding GPG, dont le patrimoine immobilier est évalué à environ 600 millions d’euros, intégrant d’autres magasins que ceux de Gifi.
Retrait de la direction opérationnelle
Ce n’est pas la première fois que Philippe Ginestet fait des concessions. Début 2024, un accord avait déjà été atteint pour rééchelonner la dette de Gifi contre des garanties sur des biens immobiliers. Malheureusement, cela n’a pas suffi, et l’entreprise a continué à rencontrer des difficultés. Pour inciter les banques à investir à nouveau, le dirigeant a dû se retirer, bien qu’il soit demeuré président du nouveau conseil de surveillance, tandis qu’un directoire a été établi pour gérer les opérations.
Une situation complexe
Le scénario d’une vente de Gifi, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 1,2 milliard d’euros en 2024, semblait envisageable il y a encore peu de temps. En septembre, une banque avait été mandatée pour trouver un repreneur, mais une telle cession ne concernait que l’exploitation sans inclure la vente des murs des magasins.
Avec des pertes estimées à près de 40 millions d’euros, l’entreprise traverse une période très difficile. Sa situation a commencé à se dégrader au printemps 2023, notamment à cause d’une panne informatique majeure qui a perturbé la gestion des ventes et des stocks.
Difficultés face à la concurrence
Cependant, cette panne ne suffit pas à expliquer les difficultés de Gifi. La concurrence accrue des nouveaux acteurs du hard discount, comme l’enseigne néerlandaise Action, qui a ouvert de nombreux magasins, ainsi que le site chinois Temu, contribuent à cette pression. Pour faire face à ces challenges, Gifi a prévu un plan de relance sur trois ans.
L’un des enjeux principaux sera d’écouler les stocks qui restent très élevés à cause de la panne informatique. Une réduction des coûts sera également nécessaire, ce qui soulève des questions sur les effectifs jugés trop nombreux, aux yeux des observateurs du secteur.