dimanche, avril 20, 2025

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Importations de panneaux de fibres de bois : un droit antidumping à venir


Cema Bois de l’Atlas obtient le renouvellement de la protection sur les importations de PFBR

Cema Bois de l’Atlas (CBA) a récemment réussi à persuader le ministère du Commerce de prolonger les mesures de sauvegarde concernant les importations de panneaux de fibres de bois revêtus (PFBR). L’institution a mené une enquête qui a révélé une forte hausse des importations de ce type de produits, créant ainsi un risque sérieux de dommages pour les producteurs nationaux.

Contexte de l’enquête

La procédure de sauvegarde a été lancée en février 2024 suite à une recommandation de la Commission de surveillance des importations. Au terme de cette investigation, le ministère a prévu la mise en place d’un droit additionnel spécifique de 1 dirham pour chaque kilogramme importé, accompagné d’un contingent tarifaire qui ne sera pas assujetti à ce droit, évalué à 16.000 tonnes, équivalent à environ 1,6 million de mètres carrés.

Cette décision marque le début d’une période de protection qui s’étendra sur trois ans. Le cadre légal prévoit que le volume du contingent sera augmenté de 10 % chaque année après la première année d’application. Ainsi, les volumes seront portés à 17.600 tonnes puis à 19.360 tonnes respectivement pour la deuxième et la troisième année.

État des importations de PFBR

L’enquête a mis en lumière une dynamique préoccupante concernant les importations de PFBR. En regardant de plus près les chiffres, il a été constaté que les importations avaient bondi de 43 % en 2020 comparé à 2019. Cette tendance négative pour les producteurs locaux s’est confirmée en 2021, avec une explosion de 98 % des importations par rapport à l’année précédente. Même si une légère diminution de 4 % a été observée en 2022, 2023 a vu les volumes se rapprocher de niveaux sans précédent, avec une hausse de 73 % par rapport à 2022.

Impact sur la production nationale

Du point de vue de la production nationale, les conséquences sont alarmantes. La part des importations dans la production locale a vu une augmentation continue au cours de cette période. En 2020, les importations représentaient 18 % de la production nationale, augmentant à 51 % en 2021 et à 54 % en 2022. En 2023, cette part a explosé à 254 % par rapport à 2022, une situation qui place les producteurs nationaux dans une position défavorable.

Ces chiffres démontrent une réelle menace pour l’industrie locale, qui subit une dégradation de ses indicateurs clés : ventes, production, utilisation des capacités de production, rentabilité et niveau d’emploi. Le ministère de l Commerce a également souligné que la demande pour les PFBR importés est susceptible de continuer à croître, sapant ainsi la compétitivité des panneaux de bois locaux.

Conséquences sur le secteur

L’analyse des données révèle que la situation de la branche de production nationale est sérieusement compromise. Les producteurs étrangers, particulièrement ceux des pays tiers, possèdent des capacités de production largement suffisantes pour continuer à expédier vers le Maroc. Cette réalité constitue une menace directe pour les acteurs du marché local.

Les chiffres de l’enquête montrent que l’augmentation des importations de PFBR persiste, ce qui pourrait engendrer des pertes d’emplois dans le secteur national et nuire à la durabilité des entreprises locales. Ce climat incertain soulève des inquiétudes pour l’avenir de cette industrie essentielle, qui joue un rôle clé dans l’économie marocaine et la création d’emplois.

Perspectives d’avenir

Face à cette menace, les pouvoirs publics doivent travailler en étroite collaboration avec le secteur et les acteurs concernés pour élaborer des mesures adéquates. Les protections tarifaires, bien qu’importantes, ne doivent pas être la seule solution. Des initiatives ciblées visant à accroître la compétitivité des producteurs locaux, comme des subventions ou des programmes de modernisation, pourraient être envisagées pour renforcer le secteur face à la concurrence étrangère.

Il est crucial que le Maroc mette en place une stratégie globale pour protéger son industrie locale tout en respectant ses engagements internationaux. La balance entre protection des producteurs nationaux et libre-échange est un défi qui demande une attention particulière pour éviter des déséquilibres néfastes à l’économie du pays.

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